Le lien et la rupture. Écriture de l’ironie et de l’intime dans l’œuvre de Leopoldo Alas Clarín (1852-1901)
Auteur / Autrice : | Carole Fillière |
Direction : | Françoise Etienvre |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes hispaniques et latino-americaines langues, litteratures et civilisations |
Date : | Soutenance le 23/05/2009 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur l'Espagne contemporaine (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-François Botrel |
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Etienvre, Jean-François Botrel, Anne Charlon, Yvan Lissorgues, Serge Salaün |
Mots clés
Résumé
Cette thèse aspire à renouveler la lecture de l’œuvre de Leopoldo Alas Clarín à partir d’une analyse stylistique de l’intégralité de ses écrits en prose, sans perspective hiérarchique. Elle fait appel aux références culturelles de l’auteur et aux échos internes à son œuvre pour décrire son vitalisme intellectuel. Le style clarinien naît de la combinaison dynamique d’une esthétique ironique et d’une création intime, qui matérialise le contraste entre le lien et la rupture, figures fondatrices de l’œuvre. Les études menées croisent les champs de l’ironie et de l’empathie artistique, communément associées à deux postures disjointes – distance et proximité – et les réunissent dans un regard porté sur le phénomène d’intimité textuelle. Leur objet est de saisir les particularités d’un réalisme complexe qui porte l’empreinte d’une subjectivité créatrice forte et qui cherche à exprimer une vérité humaine mouvante et contrastée. La première partie opère un déplacement conceptuel : l’ironie est conçue comme un mode de représentation et non comme un instrument au service de la satire. Elle construit un système vocal de relations textuelles dans un mouvement intégrateur des emprunts qui manifeste la puissance du démiurge et qui défie le lecteur à partir des failles du langage. La deuxième partie s’intéresse à une écriture qui s’efforce de représenter le sujet intime dans ses défaillances, comme être délié et voix brisée. Le secret intime, en dépit des limites du langage, comporte néanmoins un fond d’espoir et de transcendance déposés dans le lien esthétique, éthique et religieux. L’œuvre clarinien est caractérisé par ses ambivalences : la complexité textuelle naît du contraste entre pouvoir et impuissance, entre spectacularité et secret.