Sens et médiation : contribution du magistère du s̆ayh Sa‘īd Ramadān al-Būtī à une compréhension de l'Islam contemporain
Auteur / Autrice : | Sandra Houot |
Direction : | Lakhdar Souami |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues civilisations sociétés orientales |
Date : | Soutenance le 26/01/2009 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langage et langues (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre des Etudes Arabes et Orientales (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Henry Laurens |
Examinateurs / Examinatrices : Lakhdar Souami, Henry Laurens, Mohammed Hocine Benkheira, Burhan Ghalioun, Denis Gril, Anne-Marie Moulin |
Mots clés
Résumé
L’objet de cette thèse porte sur le magistère délivré par le clerc syrien, autorité du sunnisme contemporain, Muhammad Sa‘īd Ramahān al-Būtī, né en 1929. L’intérêt porté, via une traduction au plus près des sources écrites et orales, privilégie l’« islamologie appliquée » et la démarche pluridisciplinaire qu’elle induit pour saisir la complexité d’une pensée en situation. En convoquant depuis une trajectoire singulière des lieux complémentaires d’une pluralité identitaire, les « hybrides » de la biographie comblent un déficit de connaissance de l’histoire contemporaine des relations qu'entretiennent la sphère religieuse et l’État syriens dont le conflit, ressenti comme tabou, qui opposa l’exécutif à la frange islamiste. Au prolongement, le terrain d’expérimentation d’une médiation éthique montre l’implication subjective du clerc par un déplacement du factuel vers les possibles d’un compromis de régulation. Inscrite dans le « discours religieux » qu’éclaire l’ordre graphique, en vertu du passage d’un univers théologique à un énoncé idéologique, l’expression contemporaine de la réflexion du šayh Sa‘īd s’articule autour d'une unité communautaire idéalisée. L’apport conceptuel de la psychanalyse groupale, associé à une pragmatique discursive, contribue à prendre la mesure de formations et de processus défensifs, au moyen d’usages métaphorisés du corps, dont l’acmé, l’« esprit de corps » désincarnant et redoublé par le caractère virtuel de l’Internet, reverse le conflit dans l’axiologique. À rebours, les contingences traitées dans les fatwā-s et l’expérience intime de la corporéité, mesurée à l’aune du « souci de l’autre », donnent à penser les présents enjeux éthiques.