Le mythe de la démocratisation internationale : La place des ONG dans la société internationale à travers les exemples des conventions d'Ottawa et Rome
Auteur / Autrice : | Jean-Marie Chasles |
Direction : | Serge Sur |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 2 |
Résumé
Les ONG ont pu apparaître au fil de la décennie quatre-vingt-dix comme des acteurs capables de conférer un contenu politique à la globalisation et de démocratiser la société internationale. Les valeurs dont elles se voulaient porteuses paraissaient définir les contours d’une communauté mondiale sur laquelle se fonderait un ordre politique global plus démocratique, et capable de relever les défis auxquels les États semblaient ne plus pouvoir faire face. L’adoption de la convention d’Ottawa d’interdiction des mines antipersonnel en 1997 et l'adoption de la convention de Rome portant statut de la Cour pénale internationale quelques mois plus tard en 1998 pouvaient être considérées comme autant de preuves de l’émergence de ce nouvel ordre promu par les ONG. Mais les limites de ce qui apparaît de plus en plus comme un mythe, étaient en partie visibles dès la fin de la décennie quatre-vingt-dix. Le multilatéralisme plus ouvert qui émergea alors se résumait à un partenariat déséquilibré entre un nombre restreint d’États et certaines ONG peu représentatives et démocratiques dans leur fonctionnement, parvenant difficilement à imposer leurs valeurs et à incarner une « société civile globale » encore bien irréelle. De manière plus préoccupante, ce multilatéralisme fut d’emblée sujet à des tentatives d’instrumentalisation et semblait même servir d’alibi à certains États.