La télévision en Chine continentale : ses enjeux politiques et économiques aujourd'hui
Auteur / Autrice : | Charlotte Wang |
Direction : | Jacques Barrat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'information et de la communication |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 2 |
Mots clés
Résumé
L’introduction de cette thèse campe le média TV dans le contexte original et complexe de la Chine d’aujourd’hui. Dans une première partie, l’auteur analyse les caractéristiques de la télévision chinoise, la seule autorisée aujourd’hui en Chine. Elle est la première du monde, ne serait ce que par le nombre de ses téléspectateurs. Dans un premier temps, le média TV est replacé par rapport aux autres médias chinois au sein du paysage médiatique général. Elle est comparée en particulier à la radio, banalisée en Chine comme partout ailleurs dans le monde. Quant à la presse écrite, média chinois par excellence dans la civilisation de l’idéogramme, elle demeure aujourd’hui essentiellement urbaine. Dans la mesure où elle s’est développée dans un pays qui se réclame du marxisme-léninisme, la TV chinoise est par nature au service de l’Etat. On ne s’étonne donc pas que ses structures administratives soient très hiérarchisées, très complexes, parfois opaque. De même, la présence étrangère en matière de programmes est strictement limitée et la censure gouvernementale est très forte. Quant à l’économie du secteur, elle est encore pour l’essentiel étatisée même si la concurrence et la publicité se sont considérablement développées. Il est vrai que le marché de la consommation télévisuelle, avec plus de 95% de Chinois regardant la TV, est devenu considérable. L’étude des audiences montre, quant à elle, que même si la CCTV a une grande importance à l’échelle nationale, les régionalismes marqués ne sont pas pour autant absents du paysage TV chinois. Dans une deuxième partie, intitulée « une histoire particulièrement mouvementée », on apprend que la TV chinoise, moyen de propagande communiste par excellence, a souffert dès ses débuts de la pauvreté du pays. Mais ce sont surtout les valses hésitations du Maoïsme tant politiques qu’économiques qui ont donné à la TV chinoise ses traits les plus essentiels. Quant à la Révolution culturelle, elle a marqué au fer rouge ce média. La télévision tout en étant maintenue en vie a connu des attaques telles qu’elles ont failli la faire disparaître en tant que véhicule culturel. Dans la troisième partie, on peut s’apercevoir que, la TV chinoise, renaissante de ses cendres depuis l’Ouverture de 1978, connaît aujourd’hui des problèmes qui sont de trois sortes. Tout d’abord, elle devra faire peau neuve en se débarrassant des freins bureaucratiques et administratifs qui l’empêchent de progresser vers la liberté. Ensuite, il lui faudra limiter une censure d’autant plus difficile à maintenir qu’elle doit s’exercer en même temps sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Enfin, la qualité des programmes devra être améliorée sauf à craindre la désertion de nombreux téléspectateurs chinois si la concurrence étrangère venait vraiment à se faire jour. Dans la conclusion, les contradictions de la TV chinoise sont examinées, en particulier celles qui procèdent du fait qu’il est difficile de concilier censure et modernité, administration communiste, concurrence et ouverture globale à l’économie de marché sans parler des pressions encore assez minoritaires d’une bourgeoisie intellectuelle chinoise grandissante qui exige chaque jour plus d'ouverture et de liberté