Emblématique et pouvoir en Champagne : les sceaux des comtes de Champagne et de leur entourage (fin XIe début XIVe siècle)
Auteur / Autrice : | Arnaud Baudin |
Direction : | Michel Parisse |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire médiévale |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris 1 |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Jean-Luc Chassel, Patrick Demouy, Béatrice Leroy, Michel Pastoureau |
Résumé
Adopté par Hugues Ier dans les dernières années du XIe siècle, l’usage du sceau se diffuse progressivement à l’entourage du comte de Champagne. Le corpus sigillaire des membres du lignage thibaudien, des officiers et de l’administration comtale offre ainsi un ensemble cohérent de 192 sigillants et 273 sceaux, en Champagne mais également en Navarre après la succession de 1234. Le sceau porte l’image médiatique de son possesseur, une image à la fois personnelle, emblématique et généalogique. Appendue à la charte qu’elle valide, l’empreinte sigillaire véhicule les aspirations politiques et culturelles du comte et de son entourage et témoigne des stratégies de la représentation à la cour de Champagne. L’exemple de Thibaud IV, apposant pour la première fois son sceau à l’âge de treize ans, interroge ainsi sur la figuration en armes d’un prince n’ayant pas encore été adoubé et sur le commanditaire d’une matrice dont la logique s’inscrit dans le renforcement d’un pouvoir alors contesté. Le sceau est aussi le réceptacle privilégié des armoiries. Celles de la maison bléso-champenoise apparaissent en 1176 sur un sceau d’Henri le Libéral, tandis que Thibaud IV imagine celles de la Navarre. Plus qu’une simple signalétique, cette héraldique reproduite sur les sceaux de l’administration manifeste la puissance comtale et fait naître, dans la conscience collective, le sentiment d’appartenance à la principauté. Par ailleurs, l’étude du système emblématique des hauts dignitaires éclaire sous un jour nouveau la question des relations féodo-vassaliques dans la Champagne médiévale.