Thèse soutenue

Impact du crédit sur le revenu des riziculteurs de la Vallée du fleuve Sénégal

FR
Auteur / Autrice : Amadou Abdoulaye Fall
Direction : Betty Wampfler
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Economie du développement agricole, agro-alimentaire et rural
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Montpellier SupAgro

Résumé

FR

La riziculture irriguée dans la vallée du fleuve Sénégal exige une forte consommation en intrants et des charges de production très élevées. Avec la faiblesse de l'épargne rurale, l'utilisation régulée de ces facteurs de production selon le calendrier cultural, pose en filigrane la problématique du financement agricole. La méthode de '' l'Effet de Traitement '' est utilisée pour évaluer l'impact de l'accès au crédit sur le revenu. L'efficacité technique est estimée par l'approche de la production ''frontière''. Il a été montré que l'offre privée de crédit reste frileuse face à la demande agricole croissante. L'offre de la CNCAS est limitée en volumes et en types ; et arrive tardivement. L'accès à cette offre est fortement déterminé par le statut non débiteur du producteur et/ou de son organisation. Un cinquième des producteurs n'a pas du tout accès au crédit. Cela montre le niveau élevé d'endettement (21 % des producteurs et 62 % des GIE). Si ces deux critères sont contrôlés, la proximité avec l'encadrement, le niveau d'éducation et d'expériences ; et l'obtention d'une seconde profession, considérés comme facteurs de capacitation et de solvabilité, sont déterminants à l'accès. Par ailleurs, la proximité avec l'encadrement, le nombre d'actifs et la taille du ménage, la présence de femmes et la disposition de seconde profession sont trouvés déterminants à la demande des intrants à crédit. L'impact du crédit sur la demande par type d'intrant est en effet, positif et de magnitude élevée. Cependant, l'efficience de leur utilisation dépend très fortement de l'âge, du niveau d'expérience et d'éducation aussi bien que de l'accès au crédit. Ces facteurs induisent à une bonne gestion de la culture et à l'efficacité technique. L'impact de l'accès au crédit est presque nul sur l'efficacité technique et sur le revenu des producteurs les plus pauvres et les pauvres. Le retard du crédit a des effets négatifs sur l'utilisation appropriée des intrants. Ainsi, on constate un accroissement des charges sans une incidence proportionnelle sur le niveau de rendement. L'impact de l'accès est, par contre bénéfique aux producteurs moyens et riches qui ont des moyens palliatifs pour cautionner la livraison des intrants à temps et quantité suffisante. Ainsi, on estime que cette forte caractéristique forge des dynamiques et trajectoires différenciées de développement. L'appui de l'Etat aux financements adéquats de l'agriculture reste crucial. Cependant, son intervention s'arrête à l'accroissement des ressources au niveau des institutions financières. Le système financier devrait s'inscrire dans une optique de marché pour une allocation optimale des ressources et instruire une bonne politique de mobilisation de l'épargne. L'Etat doit jouer pleinement son rôle de contrôle et de sanction en cas de défaillance. Il faut cependant, renforcer les capacités techniques et de gestion des producteurs et les sensibiliser sur le remboursement des crédits.