Invasion des populations férales de l'huître creuse Crassostrea gigas : stratégies d'alimentation et de reproduction dans les habitats turbides
Auteur / Autrice : | Mickaël Dutertre |
Direction : | Peter Gérard Beninger, Laurent Barillé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Océanologie biologique, biologie et écologie côtières |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Nantes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Végétal-Environnement-Nutrition-Agro-Alimentaire-Mer (Angers) |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Nantes. Faculté des sciences et des techniques |
Mots clés
Résumé
L’huître creuse Crassostrea gigas présente des variations phénotypiques de taille de ses branchies et de ses palpes labiaux en relation avec la quantité et la qualité des matières en suspension. Lorsque la turbidité augmente, l’accroissement de la taille des palpes et la réduction de la surface branchiale permettent une augmentation du taux de filtration et de l’efficacité de la sélection préingestive des particules. Dans des conditions naturelles, les stratégies de reproduction des huîtres cultivées et des huîtres férales sont principalement dépendantes de la température de l’eau, de la quantité et de la qualité du seston. La maturation des gonades, l’émission des gamètes et l’atrésie gamétique ont été associées à des seuils physiologiques de température de l’eau. Les efforts de reproduction relativement similaires suggèrent que non seulement les huîtres cultivées, mais également les huîtres férales, contribuent à la prolifération de Crassostrea gigas. Un accroissement significatif du recrutement naturel des huîtres férales a été mis en relation avec une augmentation des températures estivales de l’eau. Cette relation corrobore les observations historiques montrant la concomitance du réchauffement des eaux littorales et de l’invasion de Crassostrea gigas dans les écosystèmes tempérés de l’hémisphère nord. En 2008 et 2009, des mortalités estivales ont décimé les juvéniles de Crassostrea gigas cultivés dans les écosystèmes côtiers français mais ont peu affecté les huîtres férales invasives, qui pourraient, de ce fait, être utilisées pour relancer l’ostréiculture