Thèse soutenue

Comment persuader les automobilistes à respecter les limitations de vitesse : effets du cadrage et de la présence d'une image dans les messages de prévention routière

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Auteur / Autrice : François D'Onghia
Direction : Nicole DuboisPatricia Delhomme
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 26/06/2009
Etablissement(s) : Nancy 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langages, Temps, Sociétés (LTS) (Nancy ; 1992-2012)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LPCC - Laboratoire de Psychologie Cognitive et Clinique
Jury : Président / Présidente : Pascale Salhani
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Salhani, Fabien Girandola, Jean-François Verlhiac

Mots clés

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Résumé

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L’effet du cadrage (positif vs négatif) de messages de prévention n’est que très rarement étudié dans le domaine de la sécurité routière alors qu’il est souvent exploré dans le domaine de santé publique. Les messages qu’on y trouve sont souvent textuels, parfois audiovisuels, mais très peu se distinguent par leur mode de présentation (présence ou non d’une image accompagnant un texte). De plus, la plupart du temps, les messages sont relativement longs, nécessitant plusieurs minutes de lecture. L’objectif de ce travail doctoral est d’étudier l’effet du cadrage de messages textuels courts, accompagnés ou non d’une image, en faveur du respect des limitations de vitesse dans le domaine de la prévention routière. Un message est cadré positivement quand les informations qu’il délivre sont formulées en termes de gains, il est cadré négativement quand les informations qui le composent sont formulées en termes de pertes. Les conclusions issues des recherches portant sur l’effet du cadrage sont très contradictoires, certaines suggérant que le cadrage positif est plus efficace, d’autres que le cadrage négatif est plus efficace, et d’autres encore n’observent pas de différence en termes d’efficacité persuasive entre un cadrage positif et un cadrage négatif. Les explications théoriques sont elles aussi très hétérogènes. Pour certains, l’effet du cadrage dépendrait du degré selon lequel les individus se sentent personnellement concernés par le message. Pour d’autres, l’effet du cadrage dépendrait du type de comportement visé. Pour d’autres encore, l’effet du cadrage dépendrait du niveau d’élaboration du message. Enfin pour d’autres, l’effet du cadrage dépendrait tantôt du degré d’implication personnelle, tantôt du degré d’implication par rapport au risque. Nous avons réalisé 5 études (N = 914)visant à présenter des messages de prévention (de 14 à 30 mots) encourageant les gens à respecter les limitations de vitesse. Ces messages ont été présentés dans deux études menées en passation collective dans des salles de cours auprès d’étudiants de première et deuxième année et dans trois études menées dans des conditions plus écologiques, à savoir auprès d’automobilistes assis dans leur véhicule attendant leur tour pour passer le contrôle technique obligatoire. Nos résultats semblent indiquer que, comparé au cadrage positif, le cadrage négatif est plus efficace pour amener les gens à percevoir que le risque d’accident à cause du dépassement de la vitesse est plus élevé, à avoir des attitudes plus favorables à l’égard de la sécurité routière et à avoir davantage l’intention de respecter les limitations de vitesse durant les prochains mois. Ces résultats ont été discutés, tout en soulignant les limites méthodologiques et en apportant de nouvelles perspectives de recherches.