Effets ototoxiques du toluène et ses spécificités métaboliques (phase I et II) chez le rat et le cobaye
Auteur / Autrice : | Delphine Waniusiow |
Direction : | Pierre Campo, Luc Ferrari |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Pharmacologie |
Date : | Soutenance le 30/04/2009 |
Etablissement(s) : | Nancy 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | BioSE |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Risques, maladies chroniques et société : des systèmes biologiques aux populations |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Pierre Campo, Luc Ferrari, Robert Garnier, Evelyne Ferrary, Cécile Parietti-Winkler, Paul Avan |
Rapporteur / Rapporteuse : Robert Garnier, Evelyne Ferrary |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’audition du rat, contrairement à celle du cobaye, est vulnérable à une exposition au toluène par inhalation. Le premier objectif de cette thèse était d’étudier l’impact du métabolisme hépatique sur l’ototoxicité du toluène inhalé. Le second objectif était d’améliorer la compréhension des mécanismes de protection développés par le cobaye pour lutter contre une intoxication au toluène. Les voies d’oxydation et de conjugaison impliquées dans le métabolisme du toluène ont été induites par le 5-éthyl-5-phényl-2,4,6 (1H, 3H, 5H)-pyrimidinetrione (phénobarbital) (50 mg/kg : 5 j/sem., 4 sem.), ou déprimées par des inhibiteurs tels que l’acide a-Amino-3-chloro-4,5-dihydro-5-isoxazoleacetique (acivicine) (5 mg/kg : 2 j/sem., 4 sem.) pour la ? glutamyltransférase ou le 2,2-diphénylpentanoate de 2-(diéthylamino)-éthyle (SKF 525A) (50 mg/kg : 2 j/sem., 4 sem.) pour les cytochromes P450 (CYP450). Les modifications du métabolisme hépatique ont clairement montré que la concentration sanguine de toluène était le paramètre responsable de l’ototoxicité du solvant, reléguant les dérivés cystéinés au rang de composés inoffensifs pour l’audition. Par ailleurs, le programme d’inhibition des CYP450 a montré qu’il est très difficile d’inhiber simultanément les deux voies de détoxification ; le métabolisme trouve toujours une compensation à l’inhibition de la voie majeure, en l’occurrence la voie d’oxydation. Pour la première fois, une surdité induite par le toluène a pu être provoquée chez le cobaye dont les CYP450 avaient été préalablement déprimés. Les cobayes souffraient d’une perte des fibres spirales plutôt que d’une perte de cellules ciliées. Ces données histologiques témoignent de l’aspect neurotoxique de l’exposition au solvant. Au niveau de l’organe de Corti, la présence de mélanine pourrait également faire écran à l’intoxication au toluène. Enfin chez le cobaye, le glutathion, molécule qui protège contre le stress oxydant, pourrait être un atout majeur contre l’intoxication au solvant.