Thèse soutenue

Non-contemporanéités, socialité et historicité : vers une sociologie de l'héritage du temps

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Auteur / Autrice : Florence Lacoma Iborra
Direction : Patrick Tacussel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Montpellier 3

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le temps social peut se comprendre comme une institution sociale à double face : institution de représentations portant sur le présent, le passé et le futur, et institution d’un processus de temporalisation culturel. L’imaginaire intervient dans ces deux directions, comme processus anthropologique primitif, pour élaborer des ensembles symboliques et pour les mettre en rythme. Il agit comme une médiation par laquelle la société se réfléchit, en s’inscrivant dans le temps. Le temps social peut se saisir comme une pluralité de médiations imaginaires. Il rassemble, dans un même présent, des constellations imaginaires et des rythmes sociaux multiples. En 1935, dans Héritage de ce Temps, Ernst Bloch introduisit l’idée de l’existence de diverses expériences de non-contemporanéité au sein même du présent vécu. Le temps social, devenu contemporanéité paradoxale, serait à saisir comme la coexistence polyrythmique de ce que Karl Marx appelait des « survivances ». Prolongée par la définition pluraliste des temps sociaux de Georges Gurvitch et de l’Ecole des Annales, la non-contemporanéité d’Ernst Bloch, retravaillée comme « simultanéité du non-simultané » par Reinhart Koselleck, s’est affirmée comme un déterminant culturel majeur des formes de socialité et d’historicité, particulièrement significatif de la hantise moderne du présent. Concordance discordante, elle discrimine les variations de l’ordre temporel au sein de régimes d’historicité originaux : les régimes mythiques, traditionnels et modernes sont autant de formes originales d’héritages du temps.