Enjeux et figurations du corps dans l'œuvre du poète Gottfried Benn comparée à celle des artistes Max Beckmann et George Grosz
Auteur / Autrice : | Astrid Fassbender-Nierhoff |
Direction : | Maurice Godé, Hans Esselborn |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études germaniques |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 en cotutelle avec Universität Köln. Philosophische Fakultät |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Universität Köln. Philosophische Fakultät |
Résumé
L’étude de l’oeuvre du poète Gottfried Benn (1886–1956) et des peintres Max Beckmann (1884–1950) et George Grosz (1893–1959) est exemplaire pour informer les figurations du corps au début du XXe siècle, qui ouvrent sur une comparaison fertile du texte et de l’image. En effet, nombre de questionnements de ces trois artistes sur la ‹ nature › de l’homme, de son corps, de son identité et de son rapport à la réalité se rejoignent, dans un contexte générationnel marqué par l’historisme et une modernité vécue comme « crisologique » selon le terme de Gérard Raulet. L’oeuvre de Benn, s’avère particulièrement bien saisissable dans la tension entre ces deux peintres. La comparaison des oeuvres s’effectue à partir de leurs structures profondes, c’est-à-dire de signes iconographiques ou stylistiques particuliers qui informent la démarche artistique et idéelle sous-tendant l’oeuvre. Ce travail analyse le corps dans sa rupture ‹ grotesque › par rapport aux idéaux classiques et place celui-ci en rapport avec une ouverture fantastique du réel. Il interroge le positionnement de ces artistes au sein de la modernité classique et des avant-gardes et nuance les tentatives récentes de la critique de faire de Grosz et de Benn en particulier des précurseurs du postmoderne. Il permet finalement de jeter une lumière nouvelle sur la part d’ombre que constitue toujours l’allégeance temporaire prêtée par Gottfried Benn au régime nazi, sachant que Beckmann et Grosz se sont, eux, tenus loin des sirènes du nazisme.