Thèse soutenue

La gestion paysanne des ressources naturelles dans le Bas-Sahara algérien : cas de Ouargla et Biskra

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Auteur / Autrice : Ammar Foufou
Direction : Jean-Paul Bord
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie et aménagement de l'espace
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Montpellier 3

Résumé

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Biskra et Ouargla sont deux zones du Bas-Sahara dans lesquelles la démographie est galopante et l’économie en pleine expansion. Dans ces deux zones cohabitent deux formes de production agricole différentes par les moyens et par les facteurs de production disponibles. L’un est capitaliste, l’autre traditionnel périurbain. La forme traditionnelle est confrontée à une difficile réalité d’ordre économique, sociale, hydraulique et agronomique. Son fonctionnement actuel est soumis à des règles et des méthodes paysannes séculaires, qui ont du mal à s’imposer face au changement socio-économique à deux vitesses. La gestion de l’espace agricole, dans ces deux régions, ne peut pas se dissocier de leur caractère régional ou local, car les ressources naturelles y sont inégalement reparties. La population rurale est constituée de familles nombreuses et composées. La terre agricole est un élément fondamental de fixation dans l’espace. Son exploitation repose sur des méthodes paysannes spécifiquement sahariennes. La gestion de l’eau, en tant que ressource naturelle précieuse dans un tel espace, est soumise à des règles et à des modalités basées sur l’équité, la rigueur et la solidarité. Et pourtant cela ne suffit pas toujours, vu le manque de l’eau à la parcelle. Les liens extérieurs de cet espace se basent, tout d’abord, sur les liens entre les paysans eux-mêmes, le marché de la commercialisation et d’approvisionnement, le marché du travail et les organismes professionnels. Les relations paysan-paysan, paysan-marché et paysan-ouvrier s’avèrent beaucoup plus solides que celles entretenues avec l’État en tant qu’acteur incontournable dans le fonctionnement de cet espace, constitué principalement d’exploitations intensives et souvent vieillissantes, surtout à Ouargla où le rythme de rénovation engagé est très lent. Ces exploitations ne sont pas à l’abri des dangers d’origine biotiques et abiotiques qui menacent leur pérennité. Certains paysans affichent pourtant leur détermination à aller loin dans leurs investissements et dans leur extension, lorsque les conditions sont favorables. Cette détermination permet de continuer à espérer que les espaces traditionnels survivront encore longtemps.