Les statuts romanesques de l'argent chez Stendhal (''Armance'' et ''Le Rouge et le Noir'')
Auteur / Autrice : | Robert Ramahandrisoa |
Direction : | Jean-Claude Fizaine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Montpellier 3 |
Résumé
Les statuts romanesques de l'argent chez Stendhal sont l'expression de l'esthétique romanesque basée sur le thème de l'argent qui est devenu le nouveau critère de mesure de la valeur sociale. Ce thème comprend deux fils directeurs, le premier est son éducation grenobloise donnée par ses deux familles qui place H. Beyle à la limite de deux classes sociales ayant un rapport opposé à l'argent (aristocratique pour les Gagnon et bourgeois pour Chérubin Beyle), ce qui cause la profonde ambiguïté de Henri Beyle à l'égard de l'argent. Le second fil est l' éducation intellectuelle qu'il se donne à lui-même, en lisant les idéologues et les grands philosophes des Lumières qui incluent tous des développements sur l'économie politique en complément de leurs analyses. Cette formation conduirait Stendhal à adopter un rapport plutôt positif et dépassionné à l'égard de l'argent dont les mécanismes peuvent être compris et maîtrisés selon les théories de ses maîtres. Mais, il vit une tension entre ses rapports privés à l'argent ( rapports toujours problématiques et passionnés liés à son père) et les théories auxquelles il essaie d'adhérer. Cette tension devient une contradiction qui éclate, un moment de crise où il tente de définir contre l'idéologie, mais sans rompre avec elle, des expériences fondamentales qui peuvent aussi servir de mesure à la valeur sociale(en dehors du monopole de l'argent), et incarnées par : De l'Amour, Racine et Shakespeare, D'un nouveau complot contre les industriels. Le roman devient le lieu de résolution de cette tension. Ainsi, l'argent y est exprimé sous deux formes, d'abord en tant qu' élément majeur : son origine, ensuite, en tant qu'aspect du réel.