Thèse soutenue

Utilisation des marqueurs cytoplasmiques et des discordances cyto-nucléaires pour l'étude des processus évolutifs, démographiques et écologiques

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Auteur / Autrice : Julien Renoult
Direction : Finn Kjellberg
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des populations et écologie
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Montpellier 2

Résumé

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Les marqueurs cytoplasmiques sont souvent utilisés seuls pour reconstruire des patrons phylogénétiques et phylogéographiques. Les processus évolutifs, démographiques et écologiques à l'origine de ces patrons sont le plus souvent étudiés à l'aide de marqueurs nucléaires. Cependant, certains mécanismes évolutifs, comme l'hybridation introgressive, peuvent rendre l'histoire des gènes discordante de l'histoire des espèces. En outre, les conséquences génétiques des hybridations introgressives peuvent être particulièrement prononcées pour les marqueurs cytoplasmiques par rapport aux marqueurs nucléaires. Pour cette raison, la fiabilité de l'utilisation des marqueurs cytoplasmiques pour la reconstruction des patrons est débattue. Afin d'évaluer l'intérêt respectif des marqueurs cytoplasmiques pour la reconstruction des patrons et pour l'étude des processus, nous avons comparé chez le complexe d'espèces du Lézard ibérique Podarcis hispanicus les histoires évolutives inférées avec un marqueur mitochondrial et avec des marqueurs nucléaires, ainsi que chez les figuiers de la section Galoglychia, les histoires évolutives inférées avec des marqueurs chloroplastiques et avec des marqueurs nucléaires. Dans les deux exemples, nous avons révélé plusieurs cas de discordances cyto-nucléaires imputables à des évènements anciens d'hybridation introgressive. Dans le cas des lézards, une discordance est notamment causée par le remplacement complet du génome mitochondrial d'une espèce, dans une partie de son aire de distribution, par le génome mitochondrial d'une autre espèce aujourd'hui éteinte ou non décrite. Cette observation traduit des déplacements d'aires de distribution des espèces durant les oscillations climatiques du Quaternaire. Dans le cas des figuiers, la congruence entre la phylogénie chloroplastique des plantes et la phylogénie des pollinisateurs suggère que les changements d'hôtes sont la cause à la fois des discordances cyto-nucléaires chez les plantes et des incongruences entre phylogénie nucléaire des plantes et phylogénie des pollinisateurs. Ces deux cas d'études démontrent que les hybridations introgressives rendent limité l'intérêt des marqueurs cytoplasmiques pour la description précise des patrons phylogénétiques et phylogéographiques. En revanche, ces mêmes hybridations introgressives rendent les marqueurs cytoplasmiques particulièrement utiles pour l'étude des processus