Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Eric Motard
Direction : Nathalie MachonDanielle Clair-Maczulajtys
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Paris, Muséum national d'histoire naturelle
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Jean Broutin
Examinateurs / Examinatrices : Claude Lagarde
Rapporteurs / Rapporteuses : Serge Muller, Corinne Rouland-Lefèvre, Guy Libourel

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’objectif de cette thèse est d’étudier l’Ailante comme exemple d’espèce exotique envahissante et d’évaluer les risques que représente sa présence pour la biodiversité en milieu forestier. Ce travail visait à répondre aux quatre questions suivantes : Où trouve-t-on l’Ailante dans la forêt, son expansion est-elle significative et comment s’opère-t-elle. Quel est son impact sur différents compartiments de la biodiversité ? Quels sont les mécanismes qui permettent son expansion ? Est-il difficile de contrôler les populations ? La zone d’étude est la forêt de Fontainebleau où l’Ailante progresse régulièrement menaçant des réserves naturelles. Il apparaît que l’Ailante s’implante durablement en forêt à la faveur de trouées d’origine anthropique ou non dans le couvert forestier. Ensuite, il semble que ses capacités allélopathiques et sa reproduction empêchent la régénération des arbres natifs de la forêt. Son impact sur les différents compartiments de la biodiversité a été évalué, en particulier sur le site d’invasion le plus important en terme de surface pour le massif forestier, la plaine de Sorques. Des inventaires floristiques ainsi que des échantillonnages lichénologiques et bryophytiques mais également faunistiques pour la litière, le sol et enfin des analyses d’activité microbiennes ont été réalisés le long d’un gradient de densité de drageons. Nos inventaires floristiques réalisés sur l’ensemble du massif forestier suggèrent que l’Ailante est associé à une communauté distincte moins riche en espèces que celles qui sont associées aux autres espèces d’arbres à feuilles caduques de la forêt de Fontainebleau. Nos inventaires floristiques sur la plaine de Sorques confirment ces résultats par rapport au Chêne pédonculé. L’Ailante est associé à une richesse en Lichens épiphytes moindre que le Chêne pédonculé. L’abondance des Acariens et Collemboles de la litière diminuent alors que l’abondance des Lumbricidés augmente en fonction de la densité en drageons d’Ailante. Globalement les détritivores sont les plus touchés des groupes fonctionnels de la litière par la présence d’Ailante. Les Lumbricidés semblent le groupe taxonomique résilient de l’écosystème forestier. L’abondance des Coléoptères prédateurs diminue et plus particulièrement celle d’Abax parallelipipedus qui est l’espèce la plus commune dans cette zone ce qui indique une perturbation importante de l’écosystème. La richesse et la diversité des Gastéropodes diminuent le long du gradient de densité de drageons. Enfin l’activité des microorganismes du sol diminue le long du gradient de densité d’Ailante indiquant une perturbation importante de la chaîne de minéralisation des éléments nutritifs. Les conclusions issues de cette étude démontrent que cette espèce invasive des milieux anthropisés et ouverts est également une menace pour l’écosystème forestier et que Ailanthus altissima y agit comme une espèce invasive transformatrice en bouleversant les chaînes trophiques au point que ces changements soient observables sur des populations prédatrices de macroinvertébrés. Ces résultats justifient en outre le développement d’une méthode de contrôle dite d’"infusion" pouvant être intégrée à un protocole d’éradication.