Relations phylogénétiques des groupes majeurs de chondrichthyens paléozoïques et radiation des premiers gnathostomes : étude par microtomographie de l'anatomie interne du neurocrâne
Auteur / Autrice : | Alan Pradel |
Direction : | Philippe Janvier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Paléontologie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris, Muséum national d'histoire naturelle |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences de la nature et de l'Homme - Évolution et écologie (Paris ; 1995-....) |
Jury : | Président / Présidente : Daniel Goujet |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Janvier, Gaël Clément, Paul Tafforeau | |
Rapporteur / Rapporteuse : Per Ahlberg, Gilles Cuny |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Les gnathostomes actuels comprennent deux clades majeurs, les chondrichthyens, ou “poissons cartilagineux”, et les ostéichthyens, ou poissons osseux et tétrapodes. Les chondrichthyens sont représentés par deux clades, les Elasmobranchii (requins, raies) et les Holocephali (chimères). Les holocéphales actuels ne représentent qu’environ 4% des espèces de chondrichthyens, mais au Carbonifère (entre 360 et 300 Ma environ), une forte radiation des chondrichthyens a conduit à une diversité plus importante de taxa dont on suppose qu’ils leur sont proches. Les relations de parenté entre ces formes et les deux clades actuels de chondrichthyens, ainsi qu’entre les groupes majeurs de gnathostomes paléozoïques (acanthodiens, placodermes, chondrichthyens et ostéichthyens) demeurent cependant conflictuelles. Les caractères neurocrâniens des chondrichthyens actuels et fossiles n’ont été que peu étudiés jusqu’à présent, et les différentes récentes analyses phylogénétiques n’en considèrent qu’un faible nombre. Le matériel d’étude de cette thèse comporte des neurocrânes extraordinairement bien conservés en trois dimensions de deux taxa très différents du Carbonifère supérieur du Kansas et de l’Oklahoma (USA). Ces fossiles ont été étudiés grâce à des techniques d’acquisition par microtomographie assistée par ordinateur, notamment en utilisant le rayonnement synchrotron avec contraste de phase (holotomographie). Une analyse phylogénétique se fondant uniquement sur des caractères neurocrâniens et incluant plusieurs chondrichthyens paléozoïques et actuels, un acanthodien, un placoderme et un osteichthyen paléozoïques a été réalisée. Il ressort de ces études qu’un des deux taxa, les Sibyrhynchidae, représente une famille d’inioptérygiens proche des holocéphales actuels, pour lesquels il n’existait pas jusqu’à présent de représentant paléozoïques aussi bien conservés, contrairement aux élasmobranches. Ceci permet donc d’avoir à disposition des éléments permettant des études comparatives de l’anatomie du neurocrâne pour les représentants paléozoïques des deux principaux clades de chondrichthyens. L’autre taxon d’étude est représenté par un neurocrâne morphologiquement proche de celui des Symmoriiformes. Cependant, plusieurs caractéristiques rappellent celles qui sont présentes dans une autre famille d’inioptérygiens, les Iniopterygidae, et les relations de parenté entre les inioptérygiens, les Symmoriiformes et les holocéphales sont donc discutées. Les nouvelles techniques de microtomographie assistée par ordinateur se révèlent être de puissant outils afin d’étudier ces taxa. Grâce à elles, et notamment grâce à l’holotomographie, un possible cas de conservation exceptionnelle par phosphatisation authigénique microbienne du cerveau d’un des inioptérygiens a été décrit, et ceci ouvre la voie à de futurs travaux paléoneuroanatomiques.