Thèse soutenue

''Les entretiens solitaires'' de Georges de Brébeuf : édition critique

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Auteur / Autrice : Thierry Brunel
Direction : Jean-Pierre Landry
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et littérature françaises
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Lyon 3

Résumé

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Après s’être illustré, dans les années 1650, dans les vers galants et héroïques, Georges de Brébeuf, poète d’origine normande, donne à lire en 1660 les Entretiens solitaires ou prières et méditations en vers français. Si le poète est de culture jésuite, le recueil, cependant, atteste en poésie une veine augustinienne en dehors de Port-Royal, liée au milieu spirituel normand de l’époque et à l’influence des oratoriens augustiniens. Brébeuf, réussit une double synthèse. Il parvient à faire coïncider dans la poétique de la méditation une grande partie du protocole et des processus mentaux issus de la spiritualité jésuite avec un fonds augustinien austère et pessimiste, puisé à la fois à la source des Confessions et dans la tradition augustinienne. Brébeuf réussit, par ailleurs, à concilier les principes d’une esthétique mondaine avec la dénonciation des vanités du monde et la volonté de conduire son lecteur, à travers une instance d’énonciation fluctuante et labile, à la pénitence et à la conversion. Les Entretiens solitaires s’affichent comme une vanité littéraire dont les stratégies rhétoriques sont destinées à toucher le lecteur et à faire céder le bastion de son amour-propre pour creuser en lui une capacité susceptible d’être habitée par la grâce de Dieu. Le recueil des Entretiens solitaires, entre baroque et classicisme, aura été l’occasion d’un divertissement pieux qui, en alternant les chants de la Grâce et du Néant, prépare un horizon de conversion, dans un au-delà du texte insaisissable.