La Recréation poétique de l’espace dans les romans de Julien Gracq
Auteur / Autrice : | Tagrid Abood |
Direction : | Michel P. Schmitt |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Lettres et arts |
Date : | Soutenance le 16/10/2009 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Passages XX-XXI - Passages XX-XXI |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Masson |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pol Madou, Bruno Gelas |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
L’espace et ses multiples figures occupent une bonne partie des écrits romanesques de Julien Gracq. Cependant la description n’évoque pas un monde réel : elle est une création pure de l’imagination. Les techniques poétiques utilisées concourent à l’invention d’un monde imaginaire, tandis que l’évocation de tout événement réel est supprimée de l’œuvre. Le lecteur est toujours placé devant la même évidence: la narration est exclusivement réservée à la description spatiale. Celle-ci n’est plus qu’un simple « moment douloureux » interrompant l’action ou retardant le fil narratif, mais un moment crucial qui reprend les actes du récit à travers les multiples signes annonciateurs. Elle entre en concurrence avec la narration traditionnelle en devenant un procédé fondamental de la représentation dans la fiction. La création spatiale chez Julien Gracq consiste à créer un lieu imaginaire d’après un autre, c’est-à-dire, à reprendre les éléments essentiels de ce dernier pour les représenter de manière différente. Le château noir, par exemple, est un prototype de la recréation de l’espace. En effet, le romancier s’inspire souvent d’un modèle déjà fait. Par ailleurs, cette écriture gracquienne ne parle pas uniquement de l’espace, mais elle s’accomplit également dans l’étendue blanche que constitue la page. Celle-ci apparaît comme le terrain propice à l’émergence des écrits des autres. Elle est une initiation de voyage dans l’espace de l’autre. C’est pour cela que l’écriture de l’espace de Gracq est dite hétérogène, car elle est faite d’éléments variants entre le littéraire et le non littéraire. Son texte est considéré comme une mosaïque de citations, de transformations et d’absorptions de textes étrangers.