Thèse soutenue

Les producteurs de cannabis dans le Rif - Maroc : étude d’une activité économique à risque

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Auteur / Autrice : Kenza Afsahi
Direction : Dominique DuprezAbdelkader Djeflat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 05/05/2009
Etablissement(s) : Lille 1

Résumé

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Partant du constat de l’extension des cultures de cannabis dans le Rif des années 1960 à 2003, cette thèse se propose d’appréhender les pratiques des producteurs de cannabis (hommes et femmes). Á partir de données quantitatives, d’entretiens, d’observations, d’analyses en groupe, d’images photographiques et vidéographiques, l’objectif est d’étudier leurs trajectoires, leurs motivations pécuniaires et non pécuniaires, ainsi que leurs interactions avec les autres acteurs (autorités locales et religieuses). Ces comportements sont étudiés à l’aune de deux concepts principaux : le risque et les conventions. D’une part, les producteurs prennent des risques à différents niveaux à cause de l’illégalité du produit. D’autre part, ils utilisent les conventions comme des stratégies pour minimiser les risques de leur activité. L’analyse met en relief différents types de producteurs, qui ne présentent pas les mêmes motivations, et qui sont inégaux face à la prise de risque. Parmi eux, nous appellerons « leaders » les producteurs qui se permettent d’introduire la culture de cannabis dans les villages, de convaincre d’autres acteurs au niveau familial et villageois d’y participer, et de la pérenniser. La prise en compte de différentes zones de culture (ancienne et nouvelles zones) permet de confronter nos hypothèses à des contextes variés, au sein desquels les savoir-faire, la participation des femmes, l’introduction du cannabis et sa perception, diffèrent. Cette approche nous permet d’aborder la formation du marché, la marginalisation du Rif, les apports de la culture de cannabis à la stabilité économique et politique régionale, ses inconvénients au niveau de l’économie locale, et les difficultés qu’éprouvent les politiques publiques (État marocain, communauté internationale) à y apporter des solutions viables.