Echange et obligation : vers une théorie générale de la promesse ?
Auteur / Autrice : | Neil Martin |
Direction : | Gil Delannoi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La promesse illustre un paradoxe à propos de la rationalité de la coopération. Elle témoigne de ce qu’il y a une solution simple et immédiate à un problème que la théorie du choix rationnel laisse largement irrésolu, celui de la crédibilité de l’engagement dans les rapports interpersonnels. Il existe diverses voies permettant de combler cet écart entre théorie et pratique de la coopération, mais celles-ci opèrent avec des conceptions très différentes du rapport entre rationalité individuelle et relation et ne peuvent être intégrées facilement dans un cadre d’analyse commun. Dans le cas de la promesse, la principale ligne de partage sépare un pôle économique et social de l’analyse, centré sur une pensée de l’échange, et un pôle moral, centré sur une pensée de l’obligation. S’attacher à la théorie de la promesse implique d’explorer la mesure dans laquelle ces deux pôles peuvent être conciliés afin d’offrir le tableau le plus complet et le plus cohérent possible des raisons motivant la coopération. L’étude de différents modèles de théorie de la promesse met en lumière le fait que deux logiques d’action distinctes, l’une conventionnelle et l’autre personnelle, coexistent et que l’interaction entre celles-ci permet de justifier la robustesse de la coopération. Elle souligne aussi la multiplicité de mécanismes à l’œuvre et le lien étroit et complexe qu’entretiennent la notion de convention –définie comme équilibre de coordination– et deux types de norme, la norme sociale ou juridique de réciprocité et la norme morale d’obligation. Ce tableau d’ensemble invite une approche éclectique de la coopération qui permette d’articuler considérations stratégiques et normatives.