Les politiques nationales de sécurité à l'épreuve du changement : analyse comparative de l'évolution des politiques de sécurité de trois ''pays neutres'' (Autriche, Finlande, Suède)
Auteur / Autrice : | Sophie Enos-Attali |
Direction : | Nathalie Blanc-Noël |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique. Europe |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris, Institut d'études politiques |
Résumé
L’analyse comparative des politiques de sécurité de l’Autriche de la Finlande et de la Suède, trois « petits » Etats européens de tradition neutre, révèle une convergence autour d’un modèle original associant non-alliance et participation active à la politique étrangère et de sécurité commune (PESC) de l’Union européenne et au partenariat pour la paix (PPP) de l’Alliance atlantique. Cette évolution en douceur traduit une adaptation à la configuration des relations internationales post-guerre froide en même temps qu’elle témoigne de l’ancrage de la neutralité dans les identités de sécurité autrichienne, finlandaise et suèdoise, appelant ainsi à nuancer l’idée – soutenue notamment par les réalistes – selon laquelle les petits pays détermineraient leur politique de sécurité avant tout en fonction de leur environnement international, auquel ils seraient particulièrement sensibles. La situation hybride des trois pays est rendue possible par la souplesse de fonctionnement de la PESC et du PPP, deux institutions qui imprègnent les Etats participants de leurs références cognitives tout en leur permettant de faire valoir leurs préférences nationales : profitant du processus d’interaction à l’œuvre au sein de l’UE et du PPP, Vienne, Helsinki et Stockholm sont ainsi parvenues à trouver un juste milieu entre les contraintes liées au nouvel ordre sécuritaire et leur attachement identitaire au principe de non-participation à des alliances militaires. Ce constat de l’impact de la PESC et du PPP sur les politiques nationales de sécurité des pays qui y prennent part conduit à réviser la lecture traditionnelle de l’intergouvernmentalisme comme frein à un approfondissement de l’intégration.