Les représentations de la femme dans les transpositions des légendes arthuriennes au XIXe siècle et au début du XXe siècle
Auteur / Autrice : | Virginie Thomas |
Direction : | Catherine Delmas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études anglophones |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Université Stendhal (Grenoble ; 1970-2015) |
Mots clés
Résumé
Au XIXe et au début du XXe siècle, la littérature et la peinture britanniques servirent de cadre à la résurgence des légendes arthuriennes. Nombre de peintres raphaélites, mais aussi d'auteurs célèbres (tels Scott, Wordsworth, Tennyson, Arnold, Morris, Swinburne, Hardy, Eliot, pour ne citer que quelques uns) furent inspirés par le monde de Camelot et plus particulièrement, par les femmes qui peuplent la cour du roi Arthur. Notre étude diachronique vise à souligner l'évolution de la représentation de ces femmes : elles entrent progressivement sur le devant de la scène lors de la période romantique avant de disparaître à nouveau lors de la période moderniste cédant la place au topos du Graal, symbole de la quête existentialiste menée par les artistes d'alors. L'époque victorienne constitue la période la plus florissante pour la représentation de la femme. Néamoins, cette dernière s'inscrit dans un contexte historique bien particulier marqué par une vision dichotomique de la femme : l'ange de la maison y affronte la prostituée. La représentation de la femme devient alors un écran contre ou pour le désir. Les légendes arthuriennes sont utilisées afin de mettre en garde contre le potentiel destructeur de la sensualité féminine ou bien, au contraire, offrent un espace pour la satisfaction du désir masculin de l'auteur et du lecteur/spectateur par le biais d'une sublimation artistique. Dès lors, derrière le visage de la femme arthurienne se dessinent les fantasmes sexuels et artistiques des auteurs victoriens et des peintres préraphaélites étouffés par les modèles idéels de leur société.