Les relations Eglises-Ecole-Etat en Ukraine de 1954 à 2007 : vers une laïcité ukrainienne ?
Auteur / Autrice : | Maryana Dymyd |
Direction : | Jean-Paul Willaime |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences religieuses |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses (Paris) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
En Ukraine, le régime soviétique, dont l’obsession était de sacraliser l’idéologie communiste, s’était fixé comme objectif d’imposer par tous les moyens l’athéisme au sein de la population. De ce fait, la répression fut très sévère en Galicie, province ouest de l’Ukraine très imprégnée de religion, essentiellement gréco-catholique et possédant des particularismes historiques forts. Depuis l’indépendance du pays survenue en 1991, on assiste en Ukraine à une résurgence du fait religieux. Les raisons d’un tel phénomène sont liées à la possibilité recouvrée d’exprimer sa foi, mais la religion s’est imposée également comme un recours pour faire face à la perte générale de repères moraux et sociaux d’une société désorientée. Cependant, une des conséquence marquante de ce phénomène est que, malgré une séparation constitutionnelle, une collusion troublante entre l’Etat et les Eglises ukrainiennes se manifeste depuis lors, jusqu’au sein de l’Ecole, dont le rôle devrait pourtant être de former des citoyens libres et responsables. Il faut dire que l’institution scolaire rassemble en son exemple, les antagonismes d’enjeux concernant l’autonomie du citoyen et sa liberté de conscience face aux aspirations des politiques et des religieux. À cet égard, l’introduction du cours nommé « éthique chrétienne » en est la parfaite illustration. Au-delà de la perception qu’en a le peuple, de ses conséquences sur la formation citoyenne des élèves ainsi que sur le fonctionnement politique de l’Etat, cet état de fait nous conduit à penser qu’un retour effectif à la séparation de toutes ses grandes institutions serait le préalable nécessaire à la rénovation démocratique de l’Ukraine.