Protestantisme, républicanisme et laïcité chez les réformés de la Drôme, du Ralliement de 1892 au Front populaire
Auteur / Autrice : | Jean-Paul Augier |
Direction : | Jean Baubérot |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences religieuses |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris, EPHE |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses (Paris) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Troisième groupe protestant du sud-est de la France, les reformes drômois ont une forte identité culturelle liée à l'histoire. Malgré leur pluralité théologique, ils sont vus par leurs adversaires comme une communauté homogène et solidaire. Victimes d'une campagne antiprotestante à la fin du XIXe siècle et au début du siècle suivant, les réformés sont accusés d'être des agents des ennemis de la France et de confisquer le pouvoir politique et administratif au détriment de la majorité catholique. Associé à l'antisémitisme, l'anti protestantisme n'en a pas la même force et s'affaiblit après les virulentes attaques aux élections de 1902. De leur côté, les réformés drômois cultivent un anticléricalisme sans complexe qui les associe aux républicains. Cette connivence s'effrite avec l'influence de plus en plus importante des libres penseurs au sein du parti radical. Les polémiques entre ces derniers et les protestants ne remettent pas en cause le choix républicain des réformés drômois. Mais ils militent pour une séparation des Eglises et de l'Etat qui soit respectueuse de la liberté religieuse, et deviennent par la suite des gardiens vigilants de la laïcité. L'Union sacrée permet de relativiser les anciennes oppositions entre familles de pensée, sans faire disparaître les polémiques. Malgré un affaiblissement démographique, la minorité réformée garde sa différence culturelle. Secoués par un réveil, les réformés continuent de s'affirmer politiquement à gauche jusqu'à la victoire du Front populaire.