Lore noir : contribution à une anthropologie du jazz et de la culture noire américaine depuis et à travers l'oeuvre de Ralph W. Ellison
Auteur / Autrice : | Emmanuel Parent |
Direction : | Jean Jamin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Ethnologie et anthropologie sociale |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Mots clés
Résumé
Prenant comme source principale les écrits théoriques de l'écrivain afro-américain Ralph Waldo Ellison (1913-1994), cette thèse entend aborder le jazz comme un outil de compréhension anthropologique globale de la culture noire américaine du XXe siècle. Pour ce faire, je resitue d'abord la pensée d'Ellison - considéré comme un informateur indigène - dans son contexte, biographique et intellectuel. Je déploie alors le paradoxe suivant: comment un moderniste exigeant et s'intéressant de près à la musique noire, en est venu à refuser l'évolution post-1945 du jazz moderne? La résolution de ce paradoxe suppose de mobiliser l'ensemble de la cosmovision de l'auteur étudié, pour envisager le rapport conflictuel qu'elle entretient avec certains concepts-clès de l'esthétique occidentale. C'est autour du concept de ''lore noir'' que viennent s'agréger les différents éléments de cette cosmovision, une notion mobilisée pour signifier l'irréductible modernité de la condition noire américaine. D'un point de vue méthodologique, l'un des enjeux de cette thèse est le décloisonnement des études sur le jazz, une volonté de réunification des Jazz Studies avec les Popular Music Studies, en réactualisant le geste théorique d'Ellison au milieu du siècle passé: une attention démocratique aux formes contemporaines de la culture vernaculaire.