Une cité si proche : histoire du paradigme de la Ciuitas Diaboli dans l'Occident médiéval
Auteur / Autrice : | Elisa Brilli |
Direction : | Giorgio Inglese, Jean-Claude Schmitt |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisation |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Università degli studi La Sapienza (Rome) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Résumé
Cette thèse consiste dans une étude de longue durée sur la codification, diffusion, réélaboration et représentation iconographique du paradigme de la ciuitas diaboli (cité du diable), dans la tradition culturelle de l'occident médiéval, selon l'approche méthodologique définie dans le Prologue. L'ensemble de l'étude est articulé en quatre parties. La 1ère partie se penche sur l'inventio des deux cités par Augustin d'Hippone, du De vera religione au De civitate Dei, en offrant une étude détaillée des enjeux politiques et théologiques de cette notion et du lexique augustinien à cet égard. La IIe partie examine la diffusion de ce paradigme dans la culture médiévale, à travers l'analyse des textes exégétiques y ayant recours entre le 6e et le 12e s. Cette même partie pointe plusieurs distorsions et innovations propres à la vie médiévale de la ciuitas diaboli (y compris l'invention médiévale de la ciuitas infernalis). Dans la Ille partie, il est question des usages actualisant la ciuitas diaboli en vue de la représentation de l'histoire contemporaine. Cela à travers plusieurs études de cas entre le Ile et le 14e s. Et notamment du Carmen in victoriam Pisanorum, du Speculum Ecclesiae, du De incendio oppidi Tuitii de Rupert de Deutz, d'une fectio de Joachim de Flore sur les sens de Jérusalem et Babylone, des œuvres de Dante Alighieri, enfin des traductions à la fin du 14e s. Du De ciuitate Dei (en français par Raoul de Presles et en florentin). La IVe partie consiste dans la première étude de toutes les représentations des deux cités dans les manuscrits enluminés du De ciuitate Dei et de ses traductions romaines. Le catalogue des manuscrits en annexe complète le travail.