Assimilation et naturalisation : socio-histoire d'une injonction d'Etat
Auteur / Autrice : | Abdellali Hajjat |
Direction : | Stéphane Beaud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Résumé
Cette thèse est consacrée à l'étude de l'injonction à l'assimilation dans la procédure d'acquisition de la nationalité française entre 1927 et 2007. Dans un premier temps, la question est de savoir quand et pourquoi a-t-on exigé des candidats à la naturalisation d'être « assimilés» pour devenir français. Une approche socio-historique montre comment l'« assimilation» est devenu un concept à la fois religieux, politique et scientifique et comment ses divers usages et significations ont été déterminés par l'appropriation dans différents champs discursifs et par sa circulation entre métropole et colonies. La naissance de la condition d'assimilation dans le droit de la nationalité est analysée en fonction des configurations sociales et politiques spécifiques des situations coloniale et métropolitaine. Dans un second temps, il s'agit de savoir comment l'administration chargée des naturalisations mesure l'« assimilation» des candidats. Une analyse socio-historique et ethnographique (en préfecture) met en lumière l'invention des critères d'assimilation et les usages administratifs qui en sont faits, déterminés par la conjoncture historique, la concurrence de logiques administratives, les pratiques des agents subalternes et la « naturalisabilité» des candidats. La vérité objective de la naturalisation est particulièrement bien révélée par les cas de refus de naturalisation pour « défaut d'assimilation », qui concernent principalement des femmes et/ou des musulmans. L'étude du contentieux administratif relatif au « défaut d'assimilation» soulève les questions du hijab, de la polygamie et de l'« islamisme» dans la procédure de naturalisation