Le RMI à l'épreuve de l'activation : centralité du travail et construction de la responsabilité dans les situations de pauvreté valide
Auteur / Autrice : | Christophe Trombert |
Direction : | Colette Bec |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Paris, CNAM |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
A travers l’exemple du RMI, cette recherche porte sur l’aporie historique qu’affronte toute assistance légale aux pauvres valides : comment articuler le droit au secours et le devoir de travailler ? Mais aussi, comment mettre en œuvre un droit égal à une insertion et à des « moyens convenables d’existence » lorsque les dispositifs d’assistance reposent sur la distribution de moyens d’aide disponibles en quantité limitée, donc sur une forme de sélection des bénéficiaires ?Les professionnels qui mettent en œuvre les mesures d’assistance ont à résoudre des dilemmes liés à l’attribution de bien rares, dans un contexte où l’assistance ne vise plus tant à la compensation monétaire d’un état de pauvreté qu’à l’activation d’assistés sommés de retrouver du travail. Á la croisée entre des objectifs gestionnaires d’efficacité de l’assistance pour faire revenir à l’emploi et des critères moraux de justice, les professionnels construisent leurs jugements pour attribuer ou refuser des biens aux assistés. Ils produisent des raisonnements de type « less eligibility », stipulant que la situation d’assisté doit toujours être moins favorable que la situation de travailleur. Ils interviennent prioritairement sur les allocataires les plus employables. Ils tendent à rendre le RMI plus conditionnel que ne le prévoit le cadre légal du dispositif. Ils normalisent un fonctionnement discrétionnaire de l’assistance et des exigences accrues d’effort d’insertion de la part de RMIstes responsabilisés. Enfin ils construisent une représentation individualisante du chômage et de ses causes.