Thèse soutenue

La fonction de prêteur en dernier ressort à la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC)

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Auteur / Autrice : Aimé Claude Mouloundou Boumba
Direction : Bertrand BlanchetonDominique Lacoue-Labarthe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Bordeaux 4
Jury : Président / Présidente : Bertrand Blancheton
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Blancheton, Dominique Lacoue-Labarthe, Alexandre Fernandez, Gilles Jacoud

Résumé

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La notion de PDR apparaît dans la littérature économique à partir de 1797 en Angleterre avec Baring pour qualifier les injections de liquidité de la Banque d'Angleterre auprès des banques en difficulté durant le 18è siècle. Les analyses de Thornton (1802) et de Bagehot (1873) complètent celles de Baring et contituent dès la fin du 19è siècle le modèle classique du PDR. Longtemps contestée, cette fonction a fini par être reconnue. Peu d'études ont été consacrées au rôle de PDR joué par la BEAC dans la régulation des crises bancaires connues par les banques de sa zone monétaire au cours du dernier quart du 20è siècle. L'étude s'appuie sur la crise bancaire des décennies 1980 et 1990, qui a conduit la BEAC à expérimenter sa fonction de PDR. Nous soutenons que ces banques ont eu des problèmes de solvabilité dus à la montée du risque de défaut de l'emprunteur qui a occasionné une accumulation d'importantes créances compromises, sans oublier la défaillance des contrôles internes des banques et du dispositif prudentiel communautaire. Ainsi, la BEAC a organisé une injection de liquidité en ignorant les principes qui encadrent la fonction de PDR définis par la doctrine classique. Elle a donc joue un rôle non de PDR stricto sensu, mais de ''financier en dernier ressort'', de ''pourvoyeuse de fonds'' des banques insolvables, engendrant l'aléa moral et l'inflation. Cette intervention est à classer dans le cadre de sa responsabilité plus générale de prévenir le risque systémiqque dans sa zone monétaire plutôt que de sa fonction de PDR. Cependant, la plupart des banques ont fait faillite, justifiant les lacunes de la politique monétaire et prudentielle de la CEMAC que l'étude se propose d'identifier et de corriger afin de les rendre moins vulnérables aux retournements conjoncturels et aux crises.