Thèse soutenue

Exercices d'effacements et d'hybridations dans l'art vidéo

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Manuelle-Sarah Fournier
Direction : Bernard Lafargue
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts plastiques et sciences de l'art. Esthétique
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Bordeaux 3

Mots clés

FR

Résumé

FR  |  
EN

L'art vidéo construit une esthétique particulière où s'exercent effacements et hybridations. Celle-ci fait écho aux cultures sino-japonaise et occidentale, et construit un univers hybride entre esthétique de l'effacement comme processus et comme force négative. Elle se caractérise par les concepts suivants : fluidité, énergie, passager, multiplicité, traces, défiguration, vide, immatérialité, mouvements, espaces-temps, présence, spectre, déconstruction. On peut observer et comprendre cette esthétique à travers l'étude des oeuvres de deux grands pionniers de l'art vidéo qui traversent son histoire dès années 70 à nos jours : Thierry Kuntzel (décédé en 2007) et Bill Viola. Nous avons ensuite cherché à savoir comment elle évoluait dans l'art vidéo d'aujourd'hui. Les effacements y sont toujours très nombreux et s'exercent le plus souvent par la défiguration (trop de lumière ou d'obscurité, flou, cadre, accumulation, épuration, vide, palimpseste) et/ou métaphoriquement (spectre, non-lieu, intervalle mémoire/oubli). Ces oeuvres produisent nombre d'hétérotopies et d'hétérochronies et révèlent le caractère hybride de la vidéo, amplifié par la technologie numérique, outil de désincarnation, de dé-spécification, d'espaces hybrides, de temps en devenir et de faux-semblant. L'art vidéo actuel semble fortement réagir à l'apparition du numérique et aux bouleversements qu'il crée dans nos sociétés. Les valeurs d'impermanence, de fluidité, de multiplicité et d'éphémère revendiquées par les artistes japonais depuis des siècles trouveraient à présent une place majeure qui remettrait définitivement en cause la figure prédominante occidentale