Thèse soutenue

Relations interethniques et identité à l'école primaire : effet du groupe ethnique, de l’âge et du contexte scolaire

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Auteur / Autrice : Julie Rousseau
Direction : Colette Sabatier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 14/12/2009
Etablissement(s) : Bordeaux 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales : société, santé, décision (Bordeaux ; 1999-2011)
Jury : Président / Présidente : Fred Strayer
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Troadec
Rapporteurs / Rapporteuses : Serge Guimond, Gaid Le Maner-Idrissi

Résumé

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Les relations interethniques, qu’elles soient intergroupes comme les attitudes interethniques ou interpersonnelles comme les choix affiliatifs, prennent une place déterminante dans la construction de l’identité de l’enfant, en raison de leur influence sur l’estime de soi et l’identification ethnique. L’enfant français grandit dans un environnement qui offre une diversité de groupes culturels, issus ou non de l’immigration. En étudiant certains aspects de l’identité et des relations interethniques des enfants français scolarisés en primaire, l’objectif de cette recherche est vérifier différents modèles théoriques compte tenu de critères tel que l’appartenance ethnique, le contexte scolaire et l’âge. Pour cela, nous avons mesuré pour chaque enfant, leur niveau d’estime de soi et d’identification ethnique, les biais dans leur choix affiliatifs ainsi que les attitudes implicites et explicites exprimées à l’égard des différents groupes ethniques qui les entourent. L’échantillon comporte 447 enfants de CE1 et de CM1 provenant de trois groupes ethniques français, maghrébin et africain scolarisés dans trois contextes scolaires, classes monoculturelles françaises, classes à 50 % françaises et classes multiculturelles. Le lien entre l’identification ethnique, les attitudes interethniques et l’estime de soi varie selon les groupes ethniques et le contexte scolaire. L’estime de soi est liée principalement à l’âge. Les deux groupes issus de l’immigration diffèrent dans leurs attitudes interethniques. Les attitudes interethniques des enfants reflètent en partie les images véhiculées sur les groupes issus de l’immigration. Les enfants partagent une perception commune positive envers les groupes d’origine française et africaine et négative envers les groupes d’origine maghrébine. Un contexte scolaire multiculturel n’entraîne pas plus de biais interethniques dans les choix affiliatifs ni d’attitudes plus positives envers les groupes d’origine maghrébine, mais plutôt une plus forte identification ethnique. Les biais dans les choix affiliatifs ne sont pas influencés par les attitudes interethniques, les enfants ne font pas de biais endo ou exo-groupes dans leurs choix.