Mécanismes et agents de la virulence chez les parasitoïdes hyménoptères Braconides du genre Asobara : le cas particulier d'A. Japonica
Auteur / Autrice : | Alix Dania Nno Mabiala |
Direction : | Geneviève Prévost, Anas Cherqui, Patrice Eslin |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences. Entomologie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Amiens |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le succès reproducteur d'un parasitoïde dépend en grande partie de sa capacité à infester son hôte et à s’y développer. Les parasites sont généralement capables d’éviter, de neutraliser ou de détourner la réponse immunitaire innée de leur hôte. Le processus le plus répandu est la production de facteurs immunosuppresseurs bloquant cette réponse, ou de facteurs toxiques provoquant la mort des cellules de défense. Ce travail de thèse porte sur la comparaison des mécanismes et des agents de la virulence chez les Hyménoptères braconides du genre Asobara. L’étude a porté sur deux espèces, A. Japonica et A. Persimilis, parasitoïdes de larves de D. Melanogaster. Les résultats ont été comparés à ceux précédemment décrits chez A. Tabida et A. Citri. Nous avons montré que la stratégie d’immunosuppression développée par l’espèce A. Japonica lui permet d’échapper dans 100 % des cas à l’encapsulement par les larves de D. Melanogaster. La stratégie de virulence de ce parasitoïde est basée sur une altération complète de l’organe hématopoïétique, ce qui se traduit par une incapacité de la larve hôte à amplifier sa population hémocytaire, toutes catégories hémocytaires confondues. En revanche, les œufs d’A. Persimilis se font encapsuler dans 13% des cas par les larves de D. Melanogaster. Ce parasitoïde affecte également l’organe hématopoïétique mais de façon plus limitée. Chez les larves hôtes, la prolifération des seuls lamellocytes semble être affectée suite à l’infestation par A. Persimilis. La recherche des facteurs responsables de la virulence a conduit à la démonstration d’un effet paralysant puis mortel des venins d’A. Japonica et d’A. Persimilis. De façon remarquable, cet effet peut-être régulé par l’injection d’extraits ovariens de ces parasitoïdes. Les sécrétions venimeuses et ovariennes des femelles d’A. Japonica et d’A. Persimilis seraient donc indispensables au succès du développement parasitaire. L’identification des composés venimeux a été initiée chez A. Japonica, espèce chez laquelle les effets toxiques et immunosuppresseurs sont les plus marqués. On s’est aussi interrogé sur la convergence, ou non, des stratégies et agents développés par les Hyménoptères parasitoïdes pour immuno-déprimer leur hôte. On constate qu’au sein de la communauté des parasitoïdes larvaires de drosophiles, il existe une hétérogénéité des mécanismes et agents immunosuppresseurs, et que cette hétérogénéité dépasse le cadre du genre Asobara.