La forêt : objet du droit administratif
Auteur / Autrice : | Benoît Le Meignen |
Direction : | Hervé Isar |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Droit public |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Dans un ordre juridique, tout peut être objet du droit puisque rien ne demeure en dehors de la normativité juridique. La forêt, en tant que secteur de la vie sociale, réunissant divers sujets de droit, qu’il s’agisse de ses propriétaires, publics ou privés, ou de ses usagers, n’échappe donc pas à l’encadrement juridique. Eu égard à la préciosité de la forêt résultant de sa multifonctionnalité écologique, économique et sociale, son encadrement est, et a toujours été, empreint de droit public. En effet, en dépit du passage d’un Etat forestier à une certaine forme de désétatisation forestière, le maintien de la maîtrise et du contrôle de l’activité forestière par les Collectivités publiques justifie le fait que, du point de vue de l’organe gestionnaire, la forêt puisse être qualifiée d’objet organique du droit administratif. En outre, la nécessité d’assurer, d’une part, la gestion d’un bien public, eu égard à la consécration de la nature publique des forêts relevant du régime forestier et l’incorporation de celles-ci au domaine privé des Collectivités qui en sont propriétaires, et, d’autre part, la gestion d’un service public, en raison du caractère d’intérêt général incontestable de l’activité forestière, malgré sa soumission croissante au droit de la concurrence, justifie le fait que, du point de vue du bien géré ou de l’activité mise en oeuvre ou prise en charge, la forêt puisse également être qualifiée d’objet matériel du droit administratif. Le qualificatif d’objet du droit administratif apparaît donc parfaitement approprié à la forêt dès lors que, en tant que branche du droit public, le droit administratif permet l’instauration du rapport inégalitaire entre l’Administration et les citoyens, seul à même de préserver la multifonctionnalité forestière, autrement dit, l’intérêt général.