Impacts de la récurrence des incendies sur la végétation, son inflammabilité et sa combustibilité. Application à la Provence cristalline (Massif des Maures, Var, France)
Auteur / Autrice : | Alice Schaffhauser |
Direction : | Thierry Tatoni, Thomas Curt |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l'environnement. Biologie des populations et écologie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 3 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Une meilleure compréhension de l'équilibre dynamique entre la végétation et la récurrence des incendies est essentielle pour la gestion durable des écosystèmes méditerranéens. Les impacts de la récurrence des incendies sur la végétation, l'inflammabilité et la combustibilité, ont été étudiés sur un intervalle d'une cinquantaine d'années sur substrat siliceux en région méditerranéenne française (massif des Maures, Var). Une mosaïque de formations végétales a été décrite en réponse à une mosaïque de feux. Cinq modalités de récurrence ont été définies, de zéro à quatre feux selon des intervalles de temps différents entre ces feux. Le temps écoulé depuis le dernier feu puis le nombre de feux sont les facteurs les plus importants dans les modifications observées. Les analyses floristiques réalisées sous un angle spécifique et fonctionnel confirment la résilience de la plupart des espèces sélectionnées par une longue histoire du feu. Toutefois, certains traits de vie sont négativement affectés par la récurrence des feux, telles que la stratégie compétitive et la zoochorie. En outre, un seuil de résilience peut être fixé autour de trois à quatre feux en 50 ans. Dans les maquis hauts, une espèce fortement structurante (Erica arborea L. ) domine le peuplement en limitant luminosité et espace pour les autres espèces. Son recouvrement dense et sa longue durée de vie entraînent une diminution de la diversité fonctionnelle, et un ralentissement dans la dynamique. Les expérimentations d'inflammabilité réalisées sur des litières non perturbées ont montré que les faciès les plus inflammables sont les maquis hauts et moyens arborés à forte biomasse présentant une combustibilité et une capacité de propagation verticale très élevées. Les simulations de comportement de feu ont indiqué des contrastes entre les formations basses et ouvertes et les formations hautes et fermées, avec de fortes intensités et vitesses de propagation du feu pour les maquis hauts, moyens arborés et les suberaies sur maquis. Ainsi, la récurrence des incendies affecte principalement la structure de la végétation et donc le risque d'incendie futur. Ces données sont importantes pour mieux appréhender les interrelations entre feu et végétation dans un contexte de changement climatique et des régimes de perturbations.