Comprendre la continuité d'un processus collectif d'innovation avec une théorie du véhicule : application au cas d'un projet collaboratif européen
Auteur / Autrice : | Guillaume Perocheau |
Direction : | Ariel Mendez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de gestion |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 2 |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire d'économie et de sociologie du travail (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Mots clés
Résumé
Notre thèse a pour objectif d'expliquer ce qui fait la continuité d'un processus collectif d'innovation dans le temps. Elle s'appuie sur trois champs théoriques : les théories des processus d'innovation (comme la sociologie de l'acteur réseau ou la théorie CK de la conception), les théories permettant de décrire les collectifs innovants (vus comme des réseaux ou comme des communautés) et l'analyse processuelle, mise au point récemment au LEST, et qui articule un ensemble de concepts permettant de décrire et de comprendre le déploiement dans le temps d'un processus social. Empiriquement, notre recherche s'appuie sur l'étude d'un cas réel de projet collaboratif européen dans le domaine de l'électronique, cas que nous avons suivi sur quatre années dans une posture d'observation participante. Les données collectées ont été codées et interprétées dans une démarche exploratoire. A partir de ce travail, nous défendons la théorie que si un processus d'innovation peut durer dans le temps, résister aux changements, aux aléas qui pavent son parcours, c'est qu'il existe un véhicule qui porte ce processus. Ce véhicule est un assemblage d'ingrédients sociaux de différents types (individus, organisations, outillages techniques, inscriptions, etc. ). Ce véhicule se transforme sous l'effet de moteurs. Il permet au raisonnement de se déployer car il est couplé au passé. Nous illustrons cette théorie grâce à la métaphore des voyages d'exploration de Christophe Colomb. Au final, cette thèse permet de proposer des apports aux théories portant sur les processus collectifs d'innovation, en particulier parce qu'elle articule les versants cognitifs et sociaux du processus d'innovation. Elle nous permet aussi de faire des recommandations managériales qui pourront intéresser les praticiens de l'innovation comme les institutions en charge de mettre en oeuvre des politiques de soutien de l'innovation.