Paléoépidémiologie de la lèpre en Europe Occidentale
Auteur / Autrice : | Micheline Lé |
Direction : | Olivier Dutour |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie biologique |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 2 |
Résumé
La lèpre est une affection singulière marquée par un terrible retentissement psychologique et social qui lui a donné son importance historique et culturelle en raison de l'horreur qu'elle produisait et des excès de piété comme de cruauté qu'elle engendrait. La lèpre laisse une empreinte durable sur les ossements. L'expression de la maladie, dépendant de la santé globale et des conditions d'immunité de la population passée varie au sein de ces dernières. Dans ce contexte, les lésions classiques de la lèpre (l'érosion de l'arête nasale antérieure, la résorption de l'ouverture nasale piriforme, l'atrophie des processus alvéolaires du maxillaire et la perforation du palais) fréquemment utilisées dans son diagnostic paléopathologique, ne sont donc pas la seule expression de la maladie à considérer malgré leur fiabilité. L'intérêt de cette thèse a été de mettre en évidence les caractéristiques additionnelles et particulières de l'étude de la maladie de Hansen (les atteintes inflammatoires du palais osseux, les conches nasales, le septum nasal, les sinus maxillaires et les réactions périostées au niveau des os longs) dans les restes humains anciens afin de contribuer par ces moyens à améliorer le diagnostic paléopathologique et la perception épidémiologique de cette maladie fournissant ainsi un modèle plus fiable de la paléoépidémiologie de la lèpre pour mieux en comprendre l'évolution. La prévalence corrigée de la maladie de Hansen établie avec les critères classiquement utilisés pour le diagnostic de la lèpre a été améliorée par l'étude et la prise en compte des critères additionnels. Un des critères non spécifique mis en évidence, les atteintes périostées des os longs, a été traité séparément grâce à l'Indice Pondéré d'Atteintes Périostées (IPAP). Les résultats obtenus montrent que le profil des distributions des réactions périostées n'est pas général ce qui démontre de l'utilité de la quantification des réactions périostées comme élément diagnostique supplémentaire ; d'autant plus que la méthode de l'IPAP reste en aval de la démarche diagnostique et n’implique pas une étiologie pré-définie dans sa mise en place. Il lui est donc possible d'envisager des possibilités de caractérisations étiologiques car l’absence de lésions classiques dans le cadre d'une pathologie bien déterminée comme la lèpre, le profil de distribution de l’atteinte périostée donnée par l’IPAP pourrait permettre d’approcher ce diagnostic paléopathologique et devenir un élément diagnostique à prendre en compte. A la suite de notre étude des réactions périostées nous avons mis au point un nouvel indice (l'indice X), le taux d'atteintes périostées permettant de quantifier les réactions périostées pour des séries d'effectifs différents.