Thèse soutenue

Doxycycline et paludisme

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Auteur / Autrice : Sébastien Briolant
Direction : Bruno Pradines
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pathologie humaine. Maladies transmissibles et pathologies tropicales
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2

Résumé

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Les voyageurs non-immuns et les militaires des pays non endémiques voyageant dans les régions où le paludisme est transmis sont exposés à la maladie pendant ou après leur voyage. Approximativement 25 à 30 millions de voyageurs des régions non tropicales visitent annuellement les pays d'endémie palustre, et environ 30. 000 cas de paludisme clinique sont observés chaque année au retour de ces voyageurs. Dans les Armées françaises,, environ 30 000 militaires français séjournent chaque année en zone intertropicale et sont exposés à des maladies infectieuses. Parmi elles, le paludisme constitue encore une des principales menaces puisque en moyenne 12% des militaires sont infectés par Plasmodium durant leur séjour, sans nécessairement être malade, en dépit de l’application de mesures de lutte antivectorielle collective et individuelle. La prise d’une chimioprophylaxie antipaludique reposant principalement sur la doxycycline (DOX) dans les Armées limite le nombre de cas cliniques de paludisme. Malgré cela, depuis 2002, 3000 accès palustres ont été recensés dans les forces armées. Près des deux tiers des cas étaient associés à une mauvaise observance essentiellement lors du retour en France. Les cas restants pourraient s’expliquer par une diminution de la sensibilité de Plasmodium à la DOX ou à une inadaptation de la posologie. Les objectifs de notre travail étaient de comprendre les mécanismes d’action de cette molécule sur P. Falciparum et d’identifier des déterminants génétiques associés à une diminution de la sensibilité de P. Falciparum à la DOX. Dans la première partie de nos travaux, nous avons étudié les effets in vitro de la DOX sur le protéome de formes asexuées de P. Falciparum au stade schizonte par l’utilisation de deux techniques de protéomique quantitative différentielle la 2D DIGE et l’iTRAQ. Les résultats obtenus suggèrent une action de la DOX au niveau de l’apicoplaste et de la mitochondrie du parasite. Dans une deuxième étude, l’analyse de la distribution des CI50 de DOX chez 747 isolats africains de P. Falciparum par une approche statistique bayésienne mixte nous a permis de mettre en évidence l’existence de trois phénotypes distincts de sensibilité à la DOX. Nous avons pu également établir un seuil de diminution de sensibilité in vitro de P. Falciparum à la DOX égal à 35 μM. Puis, nous avons recherché des génotypes associés aux trois phénotypes précédents par le séquençage de 11 gènes candidats et l’évaluation par PCR quantitative en temps réel du nombre de copies de deux gènes sur 90 isolats africains de P. Falciparum. Nous avons montré qu’un nombre de copie des gènes pfmdt et pftetQ supérieur à un et que la présence d’un nombre de répétitions du motif KYNNNN inférieur à trois dans la protéine TetQ étaient indépendamment associés à une diminution de sensibilité à la DOX.