Thèse soutenue

Approche entomologique des risques vectoriels pour les forces armées françaises outre mer

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Auteur / Autrice : Frédéric Pagès
Direction : Christophe RogierPhilippe Parola
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Pathologie humaine. Maladies transmissibles et pathologies tropicales
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2

Résumé

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Les voyageurs dont les militaires sont confrontés à divers risques infectieux. Ces risques varient selon le type de voyage, l’état sanitaire et la biodiversité des pays et dépendent des mesures de protection adoptées, de leur utilisation et de la perception de ces risques. Si le paludisme est une menace sur la plupart des théâtres où les forces françaises sont engagées, de nombreuses autres pathologies à transmission vectorielle (Dengue, Fièvre du virus Chikungunya, Fièvre de Crimée-Congo, fièvres à phlébotomes, leishmanioses, peste etc. ) les menacent aussi au gré des interventions. Les nombreuses mesures de protection qui sont mises en oeuvre, diminuent la capacité opérationnelle des unités et devraient être prises en compte dans l’évaluation du risque : le faible nombre de cas cliniques ou de séroconversions sont ils dus à l’efficacité des mesures de protection, à la faiblesse de la transmission ou au niveau limité d’exposition aux piqûres infectantes ? L’exposition réelle des voyageurs/militaires aux vecteurs n’est pas connue et le risque vectoriel pourrait être sous estimé en milieu urbain. L’objectif de notre travail était d’évaluer par méthodes entomologiques le risque vectoriel des voyageurs en milieu urbain et rural. Ces travaux ont été menés dans différentes emprises militaires françaises au Sénégal, au Gabon et en Côte d’Ivoire. Dans la première partie de nos travaux, nous avons étudié le risque de paludisme urbain à Dakar et à Abidjan. Nous avons mis en évidence pour la première fois une transmission du paludisme courte mais élevée dans Dakar avec une très grande hétérogénéité selon les quartiers et à Abidjan une transmission hétérogène au sein d’une même emprise militaire. Nous avons confirmé au cours d’une étude dans l’Ouest ivoirien que le risque du paludisme en milieu rural était élevé et hétérogène à l’échelle kilométrique. Nous avons également mis en évidence l’arrivée d’Aedes albopictus au Gabon, estimé en laboratoire, par infection artificielle, sa compétence vectorielle afin d’évaluer les conséquences possibles de son implantation. Puis, nous avons démontré son rôle en tant que vecteur majeur dans l’épidémie de Chikungunya de Libreville en 2007. Nos résultats en milieu urbain et rural suggèrent une efficacité des mesures de lutte antivectorielle dans les armées. Les mesures entomologiques permettent d’évaluer le risque vectoriel global dans une zone mais ne donnent pas d’information sur l’exposition de chaque individu qui dépend de son attractivité pour les vecteurs et de la manière dont il se protège. Rapporter l’incidence clinique des pathologies vectorielles au niveau de transmission mesuré permet d’apprécier indirectement le nombre de cas évité.