Thèse soutenue

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Auteur / Autrice : Nicolas Steenkeste
Direction : Christophe RogierFrédéric Ariey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Maladies transmissibles et pathologies tropicales
Date : Soutenance en 2009
Etablissement(s) : Aix-Marseille 2

Résumé

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Le Cambodge présente la particularité d’être endémique pour les quatre espèces de Plasmodium infectant l’Homme et d’avoir de fortes prévalences de maladies héréditaires du globule rouge. Des mutations touchant l’hémoglobine comme l’hémoglobine E et d’autres comme le déficit en G6PD (au travers notamment de la mutation G6PD Viangchan) y ont été identifiées. En 2001, la politique national de lutte contre le paludisme a été mise en place dans le Rattanakiri, province du Nord-est du Cambodge. Celle-ci repose sur l’utilisation des tests rapides pour le diagnostic des accès palustres en formant du personnel local, les « Village Malaria Worker », l’utilisation d’ACT et la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide. Nos travaux reposent sur deux études transversales menées dans huit villages avant et après la mise en place du programme de lutte (respectivement en 2001 et 2002) dans cette région de forte endémie palustre. Ce travail de thèse a permis de mettre au point une méthode moléculaire rapide de diagnostic des infections plasmodiales utilisable à large échelle et d’établir les limites de la mise au point et de l’utilisation de puces à ADN dans ce type d’emploi. L’utilisation de cette nouvelle technique a permis de mieux caractériser les infections plasmodiales dans une zone reculée du Cambodge où elles sont beaucoup plus fréquentes que ne le laissait penser la microscopie ou qu’auraient pu l’objectiver les tests rapides. Notre travail a donc souligné la difficulté du défi que constitue l’élimination de ces infections plasmodiales par dépistage et traitement systématique, objectif actuellement affiché par les autorités sanitaires locales et internationales. Nos travaux de génotypage humain ont enfin permis de révéler des taux de prévalence élevés de portage de l’hémoglobine E et, dans certaines communautés, de mutations du gène de la G6PD. Cette dernière anomalie génétique peut poser un problème de sécurité au déploiement de l’utilisation de la primaquine sans dépistage des déficits en G6PD ou d’élimination des infections à P. Vivax faute d’utilisation de la primaquine.