Pression évaluative, mémoire de travail et contre-performance cognitive : arguments pour une alternative à l’hypothèse de la distraction
Auteur / Autrice : | David Gimmig |
Direction : | Jean-Paul Caverni, Pascal Huguet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Mots clés
Résumé
La pression évaluative souvent associée à la mesure des performances cognitives s’avère délétère pour les individus à forte capacité n mémoire de travail (forts empans). Pour Beilock et Carr (2005) – les premiers à faire état de ce paradoxe (en référence à des tâches d’arithmétique) – cet effet de « choking under pressure » tiendrait au caractère anziogène/distracteur de la pression évaluative. Cette pression consommerait donc chez les forts empans les ressources à l’origine de la supériorité dont ils font preuve dans des situations évaluativement moins chargées. Nous testons cette hypothèse de distraction dans 3 études regroupant au total plus de 300 sujets. Dès la première étude, où le phénomène en question apparaît généralisable à un test d’intelligence fluide, le paradoxe est levé. En effet, nous montrons que seuls les forts empans rapportent, en situation de forte pression, l’état d’anxiété invoqué dans l’hypothèse de distraction. Plus que l’empan per se, ce sont semble-t-il les significations attribuées par les individus à la situation de performance qui déterminent leur susceptibilité à la pression évaluative. C’est notre hypothèse de l’enjeu. Conformément à cette nature explication, les résultas des deux études suivantes montrent que la difficulté perçue joue un rôle causal dans l’effet de « choking » (Etude 2) et que, contrairement à l’hypothèse de Beilock et Carr (2005), la pression évaluative n’est pas strictement assimilable à une charge cognitive interférente (Etudes 2 et 3). En montrant à nouveau l’importance des significations dans la dynamique des activités cognitives, nos travaux contribuent plus généralement à l’étude de la cognition socialement régulée.