L’ efficience de la cause : le concept d’efficience naturelle dans la physique antique et classique
Auteur / Autrice : | Julien Olive |
Direction : | François Clémentz |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Cognition, langage, éducation |
Date : | Soutenance en 2009 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Partenaire(s) de recherche : | Autre partenaire : Université de Provence. Faculté des lettres et sciences humaines (1969-2011) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le propos de cette enquête est d’établir le rôle joué par l’évolution des théories de la causalité dans la naissance de la physique classique. Elle se présente comme une alternative aux interprétations de la notion moderne de cause proposées par le positivisme et l’histoire heideggerienne de la métaphysique. Dans un premier temps, nous montrons dans quelle mesure l’opérateur causal antique est différent de celui des modernes. Alors que chez ces derniers la causalité est pensée comme une relation transitive et nécessaire entre des réalités homogènes, les anciens conçoivent la causalité comme une propriété absolue, une pseudo-relation dépourvue de converse où l’effet appartient à un registre ontologique moindre. Ainsi, Platon et Aristote ont formulé les conditions d’intelligibilité du devenir, le principe de causalité et de la cause-agent, mais leur physique n’en reste pas moins formellement incompatible avec les lois de la mécanique classique, de même que la détermination est inintelligible dans l’ensemble des philosophies antiques. Enfin, nous étudions comment est apparue, chez les penseurs néo-platoniciens, puis monothéistes, l’idée d’une cause efficiente, c’est-à-dire d’un influx engendrant l’être d’une chose et qui, en tant que tel, ne se laisse penser que sous la forme d’une relation. La deuxième partie montre l’influence de la causalité comme relation dans la formation de la physique classique. Le projet mécaniste fut de reconstruire la totalité des objets du savoir sur des bases nominalistes opposées à celles de l’essentialisme ancien, la causalité efficiente fut pour cela son opérateur explicatif unique. De cette façon, le modèle du transfert a rendu possible la mathématisation du mouvement et a fait de la raison suffisante le principe d’intelligibilité universel. Nous établissons enfin que les critiques modernes de la causalité sont les conséquences de l’application de la cause efficiente aux objets de la métaphysique : Dieu, les substances et les idées.