Thèse soutenue

Dissemblances de l'état de paria dans l'œuvre romanesque de Dominique Fernandez : d'une certaine forme de magnificence. L'être ordinaire et l'artiste : un duo mimétique face aux incontournables du pouvoir

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Auteur / Autrice : Marius-Liviu Voinea
Direction : Daniel Leuwers
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Lettres Modernes
Date : Soutenance le 06/12/2008
Etablissement(s) : Tours
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Tours ; 1996-2018)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Équipe d'accueil Histoire des représentations (Tours)
Jury : Président / Présidente : Hani Daniel
Rapporteurs / Rapporteuses : Teofilo Sanz, Thanh-Vân Ton-That

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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L'oeuvre romanesque fernandézienne regroupe la dimension du paria selon deux axes tutélaires : "l'artiste paria" et le "paria ordinaire". Le premier vit sous l'emprise du spectre binaire "immortalité/oubli", intronisé par l'absence/présence du corps. En effet, le Caravage, réhabilité par une voix d'outre-tombe, part à la recherche de son "corps physique", perdu définitivement sur une plage. Malgré l'écart spatio-temporel, Pasolini subit fatalement le même régime de la dépossession corporelle. De son côté, Tchaïkovski devient le modèle négatif d'un mal social qu'il faut extirper à tout prix. Aussi deviendra-t-il "le bouc émissaire" d'une société puritaine. L'immortel ne lance pas un cri de désespoir, un appel au secours à travers les siècles, mais plutôt il radicalise l'émergence d'une voix unique qui s'évertue à légitimer l'existence d'un "corps artistique". Pasolini, le Caravage et Tchaïkovski représente l'épiphanie immortelle d'une telle posture statutaire. De nature éminemment profane, l'immortalité artistique a comme versant contraire "l'oubli". Porporino, Gian Gaston et Friedrich/Franz s'opposent, par conséquent, aux artistes immortelles par la plongée définitive dans l'océan de l'oubli. En dernier lieu, "l'être ordinaire", incapable de vivre d'une façon autonome un type d'amour qui "ose dire son nom", trouve dans le mimétisme l'immanence d'un acte de survie afin de se soustraire à une société répressive. En proie à la nostalgie d'un temps révolu, il mène une existence éminemment souterraine, régie par la terreur de l'échec.