Le syndrome de Williams : un modèle-clé pour étudier les liens entre comportement et cognition sociale atypiques
Auteur / Autrice : | Andreia Alexandra Rasteiro dos Santos |
Direction : | Christine Deruelle, Jean-François Démonet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neuropsychologie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Toulouse 3 |
Résumé
Le syndrome de Williams (SW) est une maladie neurodéveloppementale d'origine génétique qui offre l'opportunité unique d'établir un pont entre cerveau, gènes et comportement social atypique. Durant ces dernières années, le phénotype social de ce syndrome a suscité un vif intérêt. Les individus porteurs du SW sont décrits comme ''hypersociables'', très empathiques, recherchant avidement les contacts sociaux même avec des personnes qui leur sont étrangères. Malgré cet intérêt, la question de savoir si cette ''hypersociabilité'' s'accompagne d'une cognition sociale intacte reste en suspens. Cette question, au centre des études présentées ici, est sans doute crucial, tant il est vrai que la cognition sociale est essentielle pour que l'on puisse faire preuve d'un comportement social adapté. Dans ce mémoire, la cognition sociale dans le SW est abordée à travers l'étude de trois de ces composantes principales, à savoir les compétences de 1) reconnaissance des visages, 2) reconnaissance des émotions, et 3) attribution d'intentions à autrui et fausses croyances. Les résultats de ces études indiquent l'existence de compétences dissociées entre le traitement de visages humains vs. Non-humains (étude 1), les informations contextuelles émotionnelles vs. Non-émotionnelles (étude 2), et les indices verbaux vs. Non-verbaux relatifs aux états mentaux d'autrui (étude 3) chez les individus porteurs du WS. Considérés dans leur ensemble, les résultats exposés dans ce travail soutiennent l'idée d'une cognition sociale atypique chez les porteurs du SW et suggèrent son implication dans le comportement social atypique observé chez ces individus. Par ailleurs, ces données remettent en cause l'hypothèse de l'existence d'un ''module'' social préservé dans le SW et vont plutôt dans le sens d'une approche ''neuroconstructiviste'' du développement cognitif. Enfin, nous discutons les implications théoriques de ces résultats en prenant compte notamment les relations entre gènes, cerveau et comportement qu'ils génèrent.