Thèse soutenue

L'entrée dans l'écrit au CP : étude de quelques stratégies

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Auteur / Autrice : Dominique Hannouz
Direction : Jacques Fijalkow
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de l'éducation
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Toulouse 2

Résumé

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Cette thèse vise à cerner des stratégies d’entrée dans l'écrit des enfants de cours préparatoire. Dans une perspective socioconstructiviste, nous étudions les stratégies d'écriture, d'une part quand l'enfant est soumis à notre intervention didactique, et d'autre part quand il apprend dans des contextes didactiques différents. La première hypothèse formulée est que l'intervention didactique permet aux enfants d'un groupe expérimental de prendre en compte plus rapidement certaines caractéristiques graphiques que des enfants d'un groupe témoin non soumis à l'intervention. La seconde hypothèse formulée est que le contexte didactique a un impact sur l'entrée dans l'écrit. La première étude menée analyse comment l'enfant utilise sa connaissance du nom des lettres pour coder des syllabes homophones de celles-ci dans un mot (ex. Début = DBU). Les résultats indiquent que l'emploi d'un nom de lettre est une stratégie massivement employée en début de CP et qui décroît progressivement au cours de l'année. La structure syllabique a un impact sur cet emploi. Les syllabes de structure VC (voyelle consonne) sont davantage codées avec un nom de lettre que les syllabes de structure CV. Par ailleurs, l'intervention didactique permet aux enfants du groupe expérimental d'abandonner plus précocement l'emploi du nom d'une lettre. La seconde étude analyse l'impact des mots-outils homophones de certaines syllabes dans un mot (ex. Légume écrit LESGUM). L'emploi des mots-outils est non négligeable en début de CP, puis diminue au cours de l'année. L'analogie phonique permet aux enfants d'utiliser les mots-outils pour mettre en relation l'oral et l'écrit. Par ailleurs, des règles non dépendantes de la phonologie conduisent aussi les enfants à l'emploi de ces mots outils. Les deux dernières études examinent le codage des graphèmes composés (ex. Route, chemin) selon deux contextes didactiques contrastés : classes de langage entier et phonique. En début d'année scolaire, les enfants d'une classe de langage entier ont plus de facilité à coder les graphèmes composés à l'aide de deux lettres que ceux d'une classe phonique. Puis, à la fin du premier trimestre, les résultats des deux classes sont similaires. Les enfants de la classe phonique fournissent autant de graphèmes composés (conventionnels ou non) que ceux de l'autre classe. Nous avons alors prolongé l'étude avec les six enfants les plus faibles dans chaque contexte. Les résultats montrent que les réponses des enfants les plus faibles pour le codage des graphèmes composés apparaissent être effectivement en rapport avec les pratiques didactiques. De manière générale, les enfants de la classe langage entier produisent plus de graphèmes composés que ceux du contexte phonique. De plus, l'impact du contexte didactique s'observe nettement quand on analyse les codages unitaires, plus fréquents dans la classe phonique que dans la classe langage entier.