Les collèges séculiers des universités de Cahors et de Toulouse aux XIVe et XVe siècles : institution, individus, réseaux et groupes sociaux
Auteur / Autrice : | Patrice Foissac |
Direction : | Michelle Fournié |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Mots clés
Résumé
Cette étude concerne les collèges séculiers des universités de Cahors et Toulouse insérés dans un mouvement européen qui souhaite permettre à de « pauvres clercs » d’étudier. Localement leur naissance est plutôt tardive et difficile mais le succès du mouvement au milieu du XIVe siècle est dû à l’impulsion décisive donnée par le pape d’Avignon Innocent VI. Les fondations toulousaines s’organisent autour des bourses de droit alors que Cahors maintient assez longtemps une certaine originalité avec ses collèges d’artiens. Le mouvement se poursuit avec succès au XVe siècle et ces collèges finissent par regrouper un nombre non négligeable d’étudiants. Ils sont dotés de statuts, d’une maison, de rentes et de bénéfices destinés à assurer des bourses, d’un encadrement spirituel avec bibliothèque et chapelle. Ils ont en commun un faible effectif et une organisation simple qui évolue vers une relative autonomie : la communauté recrute ses condisciples et élit un prieur annuel, responsable de la discipline et de la gestion. « Le petit monde des collèges » reste d’un accès difficile, les bourses étant souvent géographiquement réservées. Les places sont sans surprise confisquées par la bourgeoisie marchande même si la noblesse ne les dédaigne pas. On peut même y relever une certaine mixité sociale. Ces conditions privilégiées aident les boursiers à supporter un long séjour et une sévère discipline. L’examen des carrières montre que les collèges de juristes ont bien produit une élite au service de l’Église et de l’État. Ces collèges forment une institution originale, parfois perçue comme un corps excessivement privilégié, mais ne constituent pas pour autant un « isolat social ».