Les Romancières africaines à l'épreuve de l'invention de la femme : essai d'analyse du nouveau discours romanesque africain au féminin (Calixte Beyale, Ken Bugul, Malika Mokeddem)
Auteur / Autrice : | Emmanuel Tchoffogueu |
Direction : | Romuald Fonkoua |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française, générale et comparée |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Université Marc Bloch (Strasbourg) (1971-2008) |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La thèse a pour objectif de montrer non seulement comment les romancières africaines des années 1980-1990 promeuvent l’image de la nouvelle femme africaine, en prolongeant les revendications féministes de leurs aînées, mais aussi et surtout de décrire le fonctionnement de leurs discours qui se caractérisent essentiellement par une esthétique de subversion des normes linguistiques. Cette transgression réduplique leur combat dans le but d’inventer la nouvelle Africaine, celle qui affronte les carcans de la tradition et s’ouvre à l’universalité. Le corpus est constitué des œuvres romanesques autobiographiques – pour la plupart – de trois écrivaines représentant deux macro-espaces géoculturels : l’Afrique subsaharienne avec C. Beyala et Ken Bugul ; le Maghreb avec Malika Mokeddem. L’étude cherche, en s’appuyant sur la linguistique du discours telle qu’amorcée par H. Weinrich et enrichie par J. -M. Adam, D. Maingueneau ou A. Viala, à montrer comment ces créatrices concilient problématique féminine et défi du développement de l’Afrique, de manière à contribuer efficacement à une nouvelle visibilité de la littérature africaine. Les lectures transversales révèlent ainsi un nouveau positionnement de la femme africaine incarnée dans l’espace de la création par la nouvelle écrivaine qui participe aux luttes sociopolitiques et culturelles, afin de se projeter dans un futur prometteur pour une société en mutation. L’hypothèse d’un dépassement de la lecture des œuvres de femmes comme l’expression monocorde de la condition féminine est vérifiée, et la thèse contribue notamment à la réhabilitation d’une littérature féminine mise à mal par une certaine critique limitée simplement aux aspects descriptifs et thématiques.