Etude aux niveaux périphériques et central de deux facteurs sécrétés par les cellules chromaffines : La morphine endogène et la chromogranine A
Auteur / Autrice : | Elise Glattard |
Direction : | Dominique Aunis |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Neurosciences |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008) |
Mots clés
Résumé
La morphine, d’abord caractérisée chez les plantes, est également présente dans le règne animal, elle est alors nommée morphine endogène. Cette morphine endogène a été décrite notamment au niveau du système nerveux central mais également au niveau périphérique, dans des cellules du système immunitaire. L’étude de cette morphine endogène reprend ces deux axes, système nerveux central et système périphérique. Un premier axe porte sur l’étude de la présence et de l’origine de la morphine dans le cas de sepsis. Nos travaux ont montré que la concentration plasmatique de morphine endogène était plus élevée chez les groupes de patients présentant un sepsis, quelque soit son stade, comparée aux groupes ne présentant pas d’infection. Une des origines possibles de cette morphine serait les polymorphonucléaires neutrophiles (PMNs). Des PMNs humains isolés, ont donc été stimulés par de l’interleukine 8 (IL-8) ou du lipopolysaccharide (LPS), mimant ainsi des conditions d’infection. Les tests ELISA pour la morphine, réalisés sur les sécrétions de PMNs, montrent une augmentation des concentrations de morphine pour les PMNs stimulés par l’IL-8 ou le LPS, comparés au contrôle non stimulé. Ainsi, pris avec les autres marqueurs, le dosage de la morphine plasmatique, pourrait constituer un nouveau facteur dans l’évaluation des états de sepsis. Un autre axe de recherche a été l’étude de la morphine endogène au niveau du système nerveux central. La présence de récepteurs aux opioïdes au niveau cérébral a rapidement conduit à poser la question de l’existence de morphine cérébrale. Notre hypothèse est que la morphine pourrait être un neuromédiateur ou neurotransmetteur. Nous nous sommes donc basés sur ce modèle pour valider l’existence d’un système morphinergique. Une immunoréactivité pour la morphine et ses dérivés, a été montrée au sein de granules de sécrétion. Cette morphine peut être sécrétée de manière calcium dépendante, comme l’ont montré les tests ELISA sur les sécrétions de SH-SY5Y. De plus, une fois sécrétée, elle va pouvoir se lier aux récepteurs opioïdes mu présents et induire une dépolarisation de la membrane. Cette première approche a alors été complétée par l’étude d’un modèle plus intégré, celui du cerveau de souris. Une immunoréactivité à la morphine et son dosage par ELISA ont montré sa présence au niveau de différentes aires cérébrales. Notamment, le cervelet montre une immunoréactivité à la morphine autour des corps cellulaires des cellules d’intégration de l’information dans la transmission du message nerveux. De Purkinje correspondant aux terminaisons nerveuses faisant synapses sur les cellules de Purkinje et aux fibres des cellules en corbeille les innervant. La présence de récepteurs MOR au niveau des cellules de Purkinje suggère que la morphine libérée pourrait jouer un rôle neuromodulateur via ces récepteurs. En effet, dans le cervelet, les cellules de Purkinje constituent un des derniers points. Une seconde partie est consacrée à la caractérisation de fragments N- terminaux de la chromogranine A (CGA) dans le coeur de rat. La CGA appartient à la famille des chromogranines/sécrétogranines, précurseurs de nombreux peptides actifs (antibactériennes, antifongiques, vasodilatateur…). La présence de CGA et les effets inotropes négatifs observés pour les fragments Nterminaux de CGA au niveau cardiaque, suggèrent que ces peptides pourraient être sécrétés par les cellules cardiaques et avoir une action autocrine ou paracrine. Nous avons utilisé le modèle de coeur de rat isolé et perfusé pour préparer les extraits protéiques. Les techniques de Western blot, de purification par HPLC, de spectrométrie de masse et d’alignements de séquence ont permis de caractériser les fragments N-terminaux de la CGA et les différentes modifications posttraductionnelles possibles. Cinq fragments N-terminaux de CGA et leurs modifications posttraductionnelles potentielles ont ainsi été caractérisés dans les extraits de coeur de rat. Tous les fragments caractérisés comportent la séquence de la vasostatine1, décrite pour avoir un effet inotrope négatif et seraient donc susceptibles d’avoir un effet au niveau cardiaque.