Thèse soutenue

Épidémiologie des leishmanioses dans la région de Marrakech, Maroc : Effet de l’urbanisation sur la répartition spatio-temporelle des phlébotomes et caractérisation moléculaire de leurs populations

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Auteur / Autrice : Samia Boussaa
Direction : Bernard PessonAli Boumezzough
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Écologie. Epidémiologie
Date : Soutenance en 2008
Etablissement(s) : Université Louis Pasteur (Strasbourg) (1971-2008)

Mots clés

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Résumé

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Les phlébotomes sont les seuls vecteurs connus des leishmanioses. Au Maroc, ces infections constituent un réel problème de santé publique. Marrakech constitue une zone carrefour entre trois foyers actifs de leishmaniose du sud marocain: Ouarzazate, Azilal et Chichaoua. Nous avons étudié le risque leishmanien en milieu urbain et l'impact de la périurbanisation sur la biodiversité des phlébotomes. L’inventaire de la faune phlébotomienne dans la ville de Marrakech montre la présence de deux vecteurs prouvés de la leishmaniose cutanée: Phlebotomus (Phlebotomus) papatasi espèce dominante dans la région, vecteur de Leishmania major et P. (Paraphlebotmus) sergenti vecteur de L. Tropica. Nous avons aussi découvert la présence en milieu urbain de P. (Larroussius) longicuspis vecteur probable de L. Infantum. Deux espèces du genre Sergentomyia ont été collectées : S. (Sergentomyia) minuta et S. (S. ) fallax. L’étude de la saisonnalité de ces espèces montre deux périodes annuelles à haut risque leishmanien :octobre-novembre et mai-juin-juillet. P. Papatasi et P. Longicuspis ont une évolution biphasique et elle est monophasique pour P. Sergenti. Les corrélations de l’activité avec les facteurs climatiques du milieu notamment avec la température sont étudiées. En fonction des changements de l’environnement, P. Papatasi présente une résistance et une forte adaptation ce qui explique son abondance et son activité continue sur toute l’année. Le typage enzymatique des populations de P. Papatasi montre une nette structuration génétique entre les populations de l’Est (Syrie, Chypre) et celles de l’Ouest (Maroc, Espagne) méditerranéen. Par contre, aucune différence n’est détectée entre ses populations urbaine et rurale de Marrakech. L’étude moléculaire de P. Sergenti, deuxième vecteur rencontré à Marrakech, est effectuée par la comparaison des populations du nord et du sud marocain. Nos résultats confirment sa grande variabilité génétique intraspécifique qui peut être signe de présence d’espèces cryptiques. L’étude du complexe perniciosus, montre une large distribution de la forme atypique de P. Perniciosus dans le sud marocain. L’analyse enzymatique nous a permis d’identifier un nouveau marqueur enzymatique : l’aconitase (E. C. 4. 2. 1. 3), pour distinguer les deux espèces P. Perniciosus et P. Longicuspis. L’étude de l’ADN mitochondrial confirme la présence de l’espèce jumelle de P. Longicuspis dans le sud marocain. Nos résultats nous ont permis d’ajouter de nouveaux critères de diagnose à la clé d’identification des phlébotomes du Maroc.