Identité philosophique et évolution historique du pyrrhonisme ancien
Auteur / Autrice : | Stéphane Marchand |
Direction : | Jean-François Balaudé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Reims |
Mots clés
Résumé
Les philosophes pyrrhoniens de l'Antiquité n'ont pas fait, au sens strict du mot, école : philosophes sans maîtres et sans doctrines, Timon, Enésidème et Sextus Empiricus apparaissent bien plutôt comme des philosophes isolés qui ont, chacun à leur manière, cherché à s'approprier la sagesse du maître paradoxal que fut Pyrrhon, et dont les positions évoluèrent au gré des débats marquant la période hellénistique et impériale. Faut-il pour autant abandonner l'idée d'une « tradition pyrrhonienne » ? Cette étude se propose de reconstituer cette tradition autour de trois thèmes – l'ontologie, le langage, l'action – sur lesquelles chaque pyrrhonien joue des variations subtiles. Une telle reconstitution est impossible sans défaire les réseaux de transmissions des textes qui constituent le corpus du pyrrhonisme, ainsi que les termes qui servirent à désigner cette tradition. Il apparaît alors que le concept de « scepticisme » n'est ni le plus légitime historiquement, ni le plus adéquat philosophiquement. Ce premier pas permet de fonder l'idée d'une tradition pyrrhonienne à partir de laquelle sont étudiées les différentes étapes du pyrrhonisme, du premier disciple de Pyrrhon, Timon, au scepticisme pyrrhonien de Sextus Empiricus, en passant par la figure centrale de la renaissance du pyrrhonisme, Enésidème, dont les positions relativistes sont étudiées à partir du texte de Photius et de la « théorie » des dix tropes. Malgré les évolutions importantes dans l'histoire du pyrrhonisme ancien, il est possible d'y déceler une intention éthique unique, qui place notre bonheur dans une vie sans croyance