L'écho paradoxal : étude stylistique de la répétition dans les récits brefs en vers, XIIè-XIVè siècles
Auteur / Autrice : | Séverine Abiker |
Direction : | Danièle James-Raoul, Claudio Galderisi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance en 2008 |
Etablissement(s) : | Poitiers |
Partenaire(s) de recherche : | autre partenaire : Université de Poitiers. UFR Langues et Littératures (1970-....) - Centre d'études supérieures de civilisation médiévale (Poitiers1953-....) |
Mots clés
Résumé
Partant du paradoxe que les récits brefs médiévaux sont hantés par la répétition (au lieu d'aller au plus court), cette recherche décrit et analyse le rôle narratif, stylistique et symbolique des procédures répétitives dans un genre éphémère (le récit bref français en vers, né au XIIe siècle, est abandonné au XIVe au profit de la nouvelle en prose). En usant d'un appareil conceptuel rhétorique, linguistique, sémiotique, philosophique, on distingue les diverses réalisations de la répétition, leurs effets de sens spécifiques dans le cadre de la brièveté narrative, leurs valeurs respectives dans le système de pensée médiéval en regard de l'évolution du sentiment du temps. L'analyse stylistique s'applique à un ample corpus constitué de cinq genres narratifs brefs en vers (fables, lais, fabliaux, miracles, dits narratifs), pour clarifier la conception médiévale de la brevitas (en interrogeant les manuels scolaires médio-latins et les pratiques d'écriture) ; pour identifier des traits de style signifiants et discriminants, au niveau de la variante, de l'œuvre, du genre, ou d'un type de personnage ; pour préciser l'évolution esthétique de chaque genre. Trois paradoxes se dégagent : répéter permet d'abréger ; l'écho médiéval n'est pas une déperdition sonore mais une persistance et un prolongement ; la répétition n'est pas une, mais se partage en deux modes sémio-stylistiques (verticalité et horizontalité). Le développement des procédures horizontales, dans la première moitié du XIIIe siècle, accompagne l'essor de la subjectivité littéraire et l'élaboration d'une esthétique du contretemps, qui n'est pas sans rapport avec la transformation concrète des rythmes de vie.